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La Fed donne un coup de frein à la hausse du dollar

la Fed a considérablement réduit les taux d'intérêt à un niveau proche de zéro et l'économie américaine a subi des dommages collatéraux en raison des retombées de la pandémie.

Quentin Fitzsimmons
Quentin Fitzsimmons
29 septembre 2020, 18h07
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Après plus d'une décennie d'appréciation, le dollar s'est affaibli au cours des derniers mois par rapport aux autres monnaies issues des marchés développés. Pour quelles raisons cette monnaie pourrait être confrontée à un point d'inflexion? Les mesures de relance de la Fed sont susceptibles de maintenir le dollar sous pression Mécanismes de soutien au dollar affaiblis Le dollar américain a été soutenu durant de nombreuses années par deux facteurs clés. Premièrement grâce à des taux d'intérêt préférentiels – le dollar a bénéficié pendant des années de taux d'intérêt plus élevés aux Etats-Unis par rapport aux autres pays, comme le Japon, la zone euro et la Suisse, où les taux d'intérêt étaient négatifs. Deuxièmement, l'économie américaine a surperformé d'autres grandes économies, comme la zone euro. Ces deux facteurs ont considérablement changé en 2020, voire même ils se sont évaporés. En effet, la Fed a considérablement réduit les taux d'intérêt à un niveau proche de zéro et l'économie américaine a subi des dommages collatéraux en raison des retombées de la pandémie. L'impact sévère des mesures de confinement notamment dans le secteur des services aux États-Unis, associé au challenge de contrôler le virus, a fait que la reprise économique américaine a été jusqu'à présent plus lente que dans la plupart des autres pays. Cela a mis une pression sur le dollar américain qui s'est affaibli par rapport à toutes les autres devises du G10 depuis avril. Les devises du G10 plus susceptibles de s'apprécier La dépréciation du dollar américain a jusqu'à présent impacté uniquement les devises des marchés développés. L'euro, par exemple, a fortement bénéficié de la faiblesse du dollar grâce à d'importants programmes de relance budgétaire et à une meilleure gestion de la situation Covid-19. L'euro a encore une certaine marge de manœuvre pour se renforcer par rapport au dollar américain avant que la Banque centrale européenne n'intervienne.  Les devises des marchés émergents (EM) ont moins su tirer profits de la faiblesse du dollar par rapport aux monnaies des marchés développés, car la situation budgétaire s'est détériorée dans de nombreux pays EM et les banques centrales ont réduit les taux d'intérêt pour soutenir leurs économies durant la pandémie. Certains pays émergents ont choisi de mettre de côté la discipline budgétaire, ce qui a eu pour effet de faire pression sur leurs monnaies. Le real brésilien et la livre turque, qui sont tous deux en forte baisse par rapport au dollar américain cette année, en sont un bon exemple. La faiblesse des devises EM a entraîné des valorisations très attrayantes, mais, compte tenu des risques accrus et de l'environnement incertain, une approche sélective est selon nous nécessaire. Les monnaies qui présentent un profil raisonnablement attrayant associé à une structure de volatilité moindre, comme la roupie indienne, le sol péruvien et le peso chilien sont particulièrement intéressantes. D'autres devises EM risquent subir les conséquences de perturbations politiques. Le renminbi chinois pourrait notamment être affecté par un éventuel regain des tensions à l'approche de l'élection présidentielle américaine. Le président Donald Trump a adopté une stratégie "anti-Chine" comme élément central de sa campagne de réélection. Une nouvelle détérioration des relations entre les Etats-Unis et la Chine pourrait constituer un risque pour le renminbi. * Gérant obligataire, T. Rowe Price