• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

La demande d'or des investisseurs fond au premier trimestre

La demande mondiale d'or a reculé de 23% à 815,7 tonnes au premier trimestre 2021 par rapport à la même période l'an dernier.

Contrairement aux autres métaux, les mines d'or n'ont pas été énormément affectées par la pandémie.
Keystone
Contrairement aux autres métaux, les mines d'or n'ont pas été énormément affectées par la pandémie.
29 avril 2021, 9h11
Partager

Les investisseurs professionnels ont vendu leur or accumulé pendant la pandémie pour investir sur les places boursières au premier trimestre, faisant plonger la demande du métal précieux par rapport au début de l'année précédente, selon le Conseil mondial de l'or (CMO).

La demande mondiale d'or a reculé de 23% à 815,7 tonnes au premier trimestre 2021 par rapport à la même période l'année précédente, selon le rapport trimestriel du CMO publié jeudi.

"Une partie de ce désinvestissement était à anticiper, nous nous attendons désormais à ce que le mouvement s'atténue", a estimé le porte-parole du CMO John Mulligan, interrogé par l'AFP.

Quand la pandémie de Covid-19 battait son plein en Chine, puis en Europe et aux Etats-Unis, les investisseurs s'étaient rués vers l'or à travers des ETF, ces titres financiers cotés indexés sur le cours du métal jaune, qui avait atteint un plus haut historique à 2.075 dollars l'once en juillet.

La correction était donc inévitable, selon M. Mulligan. Le cours de l'or a reculé de 11,2% au premier trimestre pour finir fin mars à 1.685,20 dollars l'once, et les ETF ont vu l'équivalent de 177,9 tonnes de demande quitter le marché au premier trimestre.

La demande d'or physique, sous forme de bijouterie, de pièces ou de lingots, a au contraire augmenté, même si la comparaison avec un premier trimestre 2020 confiné allait forcément être flatteuse.

Les pièces et lingots ont vu leur demande atteindre un plus haut depuis fin 2016, à 339,5 tonnes, et la demande de bijouterie est montée à 477,4 tonnes.

Inquiétudes indiennes

En Chine, premier acheteur mondial de bijouterie et où le Nouvel an lunaire et la Saint-Valentin ont dopé la demande, elle a atteint 191,1 tonnes, en hausse de 212% par rapport au premier trimestre 2020, et au plus haut depuis 2015.

Après avoir plombé la demande en 2020, la pandémie a pu lui donner un coup de pouce cette année, estime M. Mulligan: outre l'utilisation d'économies accumulées cette année, "une partie de l'argent à dépenser en voyages" et qui ne l'a pas été en raison des restrictions "l'a été en or" explique-t-il.

La demande en Inde, deuxième consommateur mondial, a atteint 102,5 tonnes, en hausse de 39%. Mais le marché est encore en deçà de son niveau en 2019 (125,4 tonnes).

Mais la vague de contaminations au Covid-19 qui s'abat sur le pays va probablement affecter les festivals qui doivent se dérouler dans les prochains mois, et limiter la demande, prévient M. Mulligan.

La demande d'or en barre ou en pièce est portée par la Chine (86,4 tonnes) et l'Inde (37,5 tonnes), mais également par la Turquie (44,3 tonnes), où la forte baisse du cours de la livre turque a poussé les investisseurs vers l'or pour se protéger de la dévaluation.

Les banques centrales ont profité de la baisse des cours pour effectuer des achats à bon compte (95,5 tonnes), et la demande industrielle (+11% à 81,2 tonnes) a également profité du prix relativement bas.

La production recule de 4% à 1.096.2 tonnes. Contrairement aux autres métaux, les mines d'or n'ont pas été énormément affectées par la pandémie, mais le recyclage du métal précieux, rendu moins rentable par la baisse des cours, a diminué, explique le CMO. (awp)