Avant la forte baisse de la semaine dernière, les cours du brut WTI se traitaient encore récemment au-dessus de 86 dollars le baril, un niveau similaire à celui observé avant le 7 octobre 2023. L’accroissement des risques géopolitiques en lien avec l’intervention israélienne dans la bande de Gaza n’avait pas immédiatement provoqué d’incertitude majeure sur l’approvisionnement de brut mondial et sur les cours du pétrole. Le scénario de ralentissement conjoncturel mondial et la hausse de la production américaine pesaient alors plus fortement sur les prix, qui déclinaient même en dessous de 70 dollars.
Les développements géopolitiques des derniers mois avaient relancé les incertitudes en matière d’approvisionnement de brut, notamment lors de la montée des tensions entre l’Iran et Israël, qui faisait craindre de nouvelles difficultés d’exportations de brut par le détroit d’Ormuz. La remontée des prix du pétrole à 86 dollars témoignait de ces tensions, mais une nouvelle situation géopolitique un peu plus stabilisée dans le conflit Israël-Hamas et surtout une conjoncture économique moins favorable aux Etats-Unis diminue désormais les risques de tensions sur les prix.
La progression inattendue des inventaires et une production américaine à 13,5 millions de barils par jour vont aussi peser un peu plus sur le niveau du brut. En dehors des Etats-Unis, les perspectives en matière de production de pétrole restent contraintes par les pays producteurs principaux de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). L’organisation maintiendra sans doute en juin son niveau réduit de production pour contrer une éventuelle hausse de la production américaine. L’Arabie saoudite devrait aussi privilégier une hausse de ses prix de vente pour maintenir ses revenus en écartant toute remontée des quotas.
Le fléchissement conjoncturel actuel devrait faire place à une reprise économique au deuxième semestre, qui devrait à nouveau soutenir une progression des cours du brut au-delà de 90 dollars le baril.