La Bourse suisse a terminé sur une note négative vendredi. Après une ouverture en repli, sous les 11.200 points, le SMI a d'abord rebondi en début de séance, avant de chuter jusqu'à son plus bas du jour moins de 20 points au-dessus des 11.100 dans l'après-midi. Il s'est un peu refait une santé dans le sillage de Wall Street. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice vedette de SIX affiche un gain de 0,4%.
A New York, Wall Street progressait en matinée après de solides chiffres de l'emploi américain, qui, s'ils font craindre un maintien des taux élevés plus longtemps, semblent valider le scénario d'un atterrissage en douceur de l'économie.
Dans son commentaire, John Plassard de Mirabaud Banque a relevé qu'à première vue, les chiffres ne sont pas bons pour les marchés. Ils viennent selon lui confirmer le ton «hawkish» des Minutes de la Fed publiées mercredi soir. En y regardant de plus près cependant, les données de novembre ont été revues à la baisse et celles de l'emploi privé, mercredi, ont montré que c'est surtout l'emploi de l'administration et des services qui progresse (effet saisonnier), mais que l'activité manufacturière est atone. «1 partout, la balle au centre donc», a conclu cet expert.
Dans la zone euro, l'inflation est repartie à la hausse en décembre à 2,9% sur un an, après 2,4% en novembre, en raison essentiellement des prix de l'énergie. Ces données marquent un coup d'arrêt après des mois de baisse qui avaient permis à l'inflation de revenir en novembre à son plus bas niveau depuis juillet 2021.
Le SMI a perdu 0,34% à 11.185,90 points, plus bas à 11.113,75 points et plus haut à 11.216,35 points. Le SLI a cédé 0,47% à 1763,66 points et le SPI 0,37% à 14.584,24 points. Sur les 30 valeurs vedettes, les seuls gagnants du jour sont Novartis (+0,6%), UBS (+0,5%), Sonova (+0,4%), Swiss Re et Geberit (chacun +0,1%).
Novartis a annoncé l'acquisition du laboratoire chinois Sanreno Therapeutics, spécialisé dans le développement de thérapies contre les maladies rénales. Les détails financiers de cette transaction n'ont pas été divulgués.
Par ailleurs, les autorités américaines l'ont autorisé à étoffer sa production du traitement oncologique Pluvicto aux Etats-Unis. Le groupe pharmaceutique pourra ainsi produire 250'000 doses de sa thérapie ciblée par radioligand à partir de cette année.
Nestlé (-0,1%) et Roche (porteur -0,6%, bon -1,2%) n'ont pas échappé à la tendance, même si l'action du géant de Vevey a mieux résisté après que Vontobel a abaissé l'objectif de cours mais confirmé «buy». L'analyste a pointé du doigt la faible croissance des volumes et les problèmes autour de la division Health Science. Des mesures seront nécessaires, notamment pour préparer la feuille de route stratégique jusqu'en 2030.
Lonza (-2,1%) a terminé lanterne rouge, derrière Swatch (-2,0%) et SGS (-1,4%).
Stifel et Vontobel ont abaissé l'objectif de cours de la porteur Swatch et confirmé leur recommandation «hold». L'analyste de la banque zurichoise prévoit des temps difficiles pour le géant horloger biennois, la visibilité en 2024 s'annonçant très faible. Le secteur du luxe sera confronté à un ralentissement après la période faste survenue après la pandémie de Covid-19 et certaines marques craignent une baisse de 10% du chiffre d'affaires. Swatch ne fera pas exception. A cela s'ajoutent les taux de change défavorables, qui affecteront les ventes mais aussi le bénéfice, en raison d'une base de coûts élevée.
Richemont (-0,4%) a relativement bien tiré son épingle du jeu.
Avant la publication des avoirs sous gestion de Partners Group (-0,7%) la semaine prochaine, Deutsche Bank a relevé l'objectif de cours et confirmé «hold». L'analyste table sur une amélioration par paliers de la collecte de fonds et une activité commerciale modérée au deuxième semestre 2023. Pour 2024, les perspectives 2024 se sont améliorées.
Sur le marché élargi, Basilea (+6,1%) estime être sur la bonne voie après diverses transactions l'année écoulée. L'objectif stratégique de devenir un leader dans le domaine des anti-infectieux se rapproche, grâce notamment au succès commercial de l'antifongique Cresemba, désormais commercialisé dans plus de 70 pays. (AWP)