La Bourse suisse optait pour le chemin du grenier mercredi à l'approche de la mi-journée, après avoir tergiversé une grande partie de la matinée sur la direction à prendre. Scrutant déjà du côté de l'inflation au pays de l'oncle Sam en juin dont la publication est agendée pour 14h30, les investisseurs n'avaient dans l'intervalle que peu de grain à moudre.
Les économistes anticipent un ralentissement du CPI en juin à +0,3% sur un mois et +3,1% sur un an, contre +4,0% en mai, laissant augurer une fin prochaine du mouvement de hausse de taux d'intérêts par la Réserve fédérale (Fed) US. «Les investisseurs croient déjà à cette rumeur, avec un appétit accru pour les actifs plus risqués en Europe et aux Etats-Unis», constate Pierre Veyret, chez Activtrades.
«Avec une inflation sous-jacente attendue à 5%, un indice CPI plus élevé que prévu pourrait sonner la retraite sur les marchés», prévient cependant Tina Teng, de CMC Markets. Pierre Veyret de son côté n'exclut pas des prises de bénéfice en cas de confirmation du scénario privilégié par les marchés.
L'embellie sur le front des prix étant essentiellement attribuée à un effet de base sur les tarifs de l'énergie, elle ne suffira pas à empêcher de nouvelles hausses de taux, croit savoir Ipek Ozkardeskaya, chez Swissquote. L'analyste de la banque en ligne glandoise rappelle que l'inflation sous-jacente est attendue autour de 5%.
Outre-Atlantique toujours, mais en soirée, la Réserve fédérale (Fed) doit publier son livre beige, dernier rapport économique concocté par ses antennes régionales avant la prochaine réunion monétaire des 25 et 26 juillet.
A 10h50, le Swiss Market Index (SMI) s'appréciait de 0,33% à 10.999,32 points, testant la barre des 11.000 points. Le Swiss Leader Index (SLI) gagnait 0,46% à 1731,72 points et le Swiss Performance Index (SPI) stagnait à 14.541,10 points. Seules deux des trente principales valorisations pointaient encore vraiment dans le rouge, deux oscillaient autour de l'équilibre et les 26 autres progressaient.
La lanterne rouge échoyait à SGS (-0,3%), suite à un coup de rabot passé par JPMorgan sur l'objectif de cours pour le géant genevois de l'inspection et de la certification. Le bon de participation Lindt & Sprüngli (-0,1%) constituait l'autre malheureuse exception.
Si Novartis (-0,04%) n'avait pas passé l'épaule, Nestlé (+0,1%) et surtout le bon Roche (+0,5%) soutenaient la tendance d'ensemble.
Le mastodonte des matériaux de construction Holcim (+0,3%) a prévu d'injecter une centaine de millions de dollars dans un fonds d'accompagnement de jeunes pousses.
Le réassureur Swiss Re (+0,9%) confirme la confiance placée dans son président suppléant Jacques de Vaucleroy et présentera sa candidature pour une pérennisation à la fonction présidentielle lors de l'assemblée générale 2024.
Le constructeur d'ascenseurs et d'escaliers mécaniques Schindler (bon de participation +1,1%) a décroché une grosse extension de commande pour équiper un nouveau quartier de La Mecque.
L'imprévisible AMS Osram (+3,6%) occupait la tête du classement, malgré un coup de rabot sur son objectif de cours par Jefferies.
Sur le marché élargi, U-Blox s'envolait de 6,7%, après un premier aperçu convaincant de la performance du fabricant de puces de géolocalisation et de communication sans fil sur les six premiers mois de l'année.
Le fabricant de capteurs de flux Sensirion (+4,8%) rattrapait un peu du terrain perdu la veille suite à un avertissement sur résultats.
La banque de gestion Vontobel (-0,5%) change de directeur opérationnel. Le laboratoire Kinarus (-4,4%), lui, perd son directeur financier et ne compte pas le remplacer dans l'immédiat. (AWP)