Les indices de la Bourse suisse accéléraient leur tendance positive vendredi matin, toujours rassurés par la bonne santé de l'économie américaine. Les données macroéconomiques vont continuer à alimenter la séance, avec des statistiques en provenance des Etats-Unis et de la Suisse.
La Bourse de New York a conclu la séance en forte hausse jeudi soir, réconfortée par la bonne tenue de la consommation aux Etats-Unis qui éloigne les craintes de récession. Les ventes au détail ont en effet grimpé de 1% en juillet, après s'être tassées de 0,2% en juin, selon les données du département du Commerce publiées la veille. Les analystes s'attendaient à une progression bien moindre de 0,3%.
«C'est ce que l'on appelle une économie 'goldilock' (boucles d'or): ventes au détail en hausse, baisse des demandes d'allocations chômage ou encore résultats extraordinaires de Walmart, qui pouvait rêver mieux», s'est réjoui John Plassard de Mirabaud Banque. «Oublié, pour l'instant, le spectre de la récession aux Etats-Unis. Tout va bien! En surface en tout cas», a-t-il conclu.
«Si l'assouplissement monétaire peut être effectué sans risquer un important ralentissement économique», le président de la Réserve fédérale Jerome Powell et les investisseurs «obtiendront l'atterrissage en douceur (de l'économie américaine) dont ils rêvaient et qui permettra aux marchés actions de rester en forme», a souligné l'analyste de Swissquote Ipek Ozkardeskaya, dans un commentaire.
Les intervenants avaient encore des données macroéconomiques à décortiquer. En Suisse, l'industrie et la construction ont connu un deuxième trimestre fructueux, leur production ayant progressé de 6,4% sur un an, la hausse plus vigoureuse depuis le 3e trimestre 2021.
Dans l'après-midi, sera encore publié l'indice de confiance des consommateurs en août aux Etats-Unis.
Vers 10h40 à la Bourse suisse, l'indice vedette SMI montait de 0,50% à 12.210,80 points, après avoir ouvert en progression de 0,29%. Le SLI gagnait 0,42% à 1979,79 points et le SPI s'adjugeait 0,43% à 16.230,18 points.
La majorité des valeurs vedettes restait dans le vert, avec en tête de liste les bancaires UBS (+1,5%) et Julius Bär (+1,0%), ainsi que Sika (+0,9%). Suite aux résultats trimestriels mercredi de la banque aux trois clés, Goldman Sachs a augmenté ce vendredi l'objectif de cours du numéro un mondial de la gestion de fortune.
Les poids lourds pharmaceutiques suivaient des directions opposées avec Roche (porteur -0,4%, bon +0,3%) et Novartis (+0,9%). Le premier a obtenu de Swissmedic l'homologation pour une version sous-cutanée de son anticancéreux Tecentriq, administrable jusqu'ici par voie intraveineuse. Le feu vert s'applique à toutes les indications pour lesquelles ce médicament était déjà autorisé.
Novartis a pour sa part vivement critiqué la baisse des prix de certains médicaments contrainte par le gouvernement américain. Plusieurs laboratoires sont concernés, dont Novartis pour l'Entresto contre les problèmes cardiaques.
Straumann (-1,5%) conservait la lanterne rouge parmi les valeurs vedettes, pénalisé par un abaissement de recommandation à la vente par UBS, qui a également raboté l'objectif de cours à 113 francs. Deutsche Bank a par contre relevé la cible de prix.
Geberit (-0,2%) et SGS (-0,2%) baissaient aussi. Le mastodonte des installations sanitaires a dévoilé la veille des revenus et un bénéfice en hausse au deuxième trimestre. Oddo BHF SCA a abaissé l'objectif de cours du groupe st-gallois.
Sur le marché élargi, Mobilezone (-3,5%) cédait nettement ses gains. La chaîne de magasins de téléphonie mobile a vu ses revenus progresser au premier semestre, portés notamment par les ventes d'abonnements mobiles. La rentabilité est de son côté demeurée stable. Le groupe zurichois confirme ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice et vise une amélioration des marges pour l'année à venir.
La Banque cantonale de Glaris (-0,7%) a vu ses résultats faiblir sur les six premiers mois l'année. La direction pointe du doigt un environnement de marché concurrentiel marqué par des taux d'intérêt en baisse.
VZ Holding (+1,3%) était par contre recherché. Le gestionnaire de fortune a évolué au premier semestre dans un contexte de marchés financiers porteurs et de baisse des taux d'intérêt qui lui a plutôt souri. Les recettes du groupe zougois ainsi que sa rentabilité ont connu des progressions flatteuses. Le dividende annuel pourrait être relevé. (AWP)