La Bourse suisse a encore progressé jeudi. Après un début négatif, le SMI est rapidement reparti au-dessus de l'équilibre, repassant un moment au-dessus des 11.200 points dans l'après-midi et terminant près de son plus haut du jour. Les investisseurs ont eu à digérer une salve de résultats d'entreprises, dont ceux des blue chips ABB et Givaudan.
A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée. Nasdaq et S&P 500 étaient pénalisés par les résultats en demi-teinte de Tesla et Netflix, tandis que le Dow Jones continuait d'avancer, après huit séances positives de suite.
En Suisse, le commerce extérieur a marqué le pas dans les deux directions du trafic au deuxième trimestre. Le plus important contributeur aux exportations helvétiques, l'industrie chimique et pharmaceutique, n'a pas échappé à la tendance morose.
Le SMI a engrangé 0,73% à 11.201,55 points, plus haut à 11.206,81 points et plus bas à 11.087,67 points à l'ouverture. Le SLI a progressé de 0,52% à 1765,06 points et le SPI de 0,41% à 14.759,45 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 13 ont progressé et 17 reculé.
ABB (+3,4%) précède Novartis (+2,3%) et Zurich Insurance (+2,0%) sur le podium du jour.
ABB est parvenu à améliorer recettes et rentabilité au deuxième trimestre. Dans un contexte de ralentissement économique, la multinationale table pour l'ensemble de 2023 sur des ventes en hausse d'au moins 10%. Le groupe a compensé par de fortes hausses des prix l'envolée des salaires et la hausse des matières premières, a souligné le directeur général Björn Rosengren.
Novartis a annoncé jeudi être en négociations exclusives avec la société pharmaceutique française Seqens pour lui céder son usine de thérapies cellulaires Cellforcure aux Ulis (Essonne).
L'autre poids lourd pharmaceutique Roche (+1,0%) a soutenu l'indice, alors que Nestlé (-0,7%) a nettement perdu du terrain.
VAT Group (-4,7%) a fini lanterne rouge, derrière AMS Osram (-2,8%) et Adecco (-2,3%).
Les valeurs du luxe Swatch et Richemont (chacun -1,1%) ont perdu du terrain. Les exportations horlogères ont augmenté de 12% à 13,3 milliards de francs au premier semestre. Sur le seul mois de juin, la hausse est de 14% à 2,45 milliards, a précisé la Fédération Horlogère.
Le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan (-1,7%) a vu son chiffre d'affaires reculer au premier semestre à 3,5 milliards de francs. La période sous revue a été affectée par l'inflation. L'augmentation des prix facturés aux clients n'a pas suffi à contrer la hausse des coûts des matières premières. Le groupe confirme cependant ses objectifs dans le cadre de sa stratégie 2025.
Lonza (-0,1%) publie ses résultats semestriels vendredi. Les analystes attendent un chiffre d'affaires de 3,1 milliards de francs, un Ebitda de 922 millions et un bénéfice net de 462 millions.
Schindler (-0,9%) fera de même. Les experts prévoient un chiffre d'affaires de 5,6 milliards de francs, un Ebit ajusté de 561 millions et un bénéfice net de 406 millions.
Sur le marché élargi, plusieurs entreprises ont publié des chiffres intermédiaires:
Le spécialiste des systèmes de visserie et de fixation Bossard (-0,2%) a vu sa performance écornée au premier semestre, dans un environnement économique marqué par un ralentissement en Europe et en Asie. La direction du groupe zougois se veut prudente pour la seconde partie de 2023.
Cembra (-7,8%), n'a pas renouvelé au premier semestre la performance qualifiée de «record» enregistrée lors des six premiers mois de 2022. Le bénéfice net a reculé de 17% à 75,1 millions de francs. Le tassement s'explique par une base de comparaison élevée, la normalisation du ratio de perte et les investissements consentis.
Georg Fischer (-7,9%) met en avant des effets de changes défavorables devisés à 123 millions de francs pour expliquer la cosmétique contraction de ses recettes sur les six premiers mois de l'année, à 1,96 milliard. A périmètre et conditions comparables, le groupe schaffhousois revendique une croissance organique de 7,5%.
Leonteq (+0,7%) a souffert au premier semestre d'une faible volatilité des marchés et d'une base de comparaison forte. Recettes et rentabilité ont fortement baissé pour le groupe financier zurichois. L'évolution de la volatilité sera déterminante pour connaître le développement des affaires en deuxième partie d'année.
Le fabricant de dispositifs d'application variés Medmix (-7,9%) a compensé l'essentiel de la perte de recettes liée à l'abandon de ses activités en Pologne au 1er semestre. La construction d'un site de remplacement à Valence, en Espagne, de même que les efforts consentis pour répondre à la demande dans l'intervalle, ont toutefois bridé la rentabilité.
La Banque cantonale de Bâle-Campagne (-0,2%), CPH (stable) et Mikron (+5,5%) ont aussi dévoilé leurs résultats semestriels.
Affecté par une demande durablement faible, le fabricant de machines textiles Rieter (-0,1%) va se restructurer. Le groupe prévoit de biffer entre 300 et 600 emplois, principalement à son siège de Winterthour et en Allemagne.
Arbonia (-6,4%) a annoncé des mesures d'économies, dont la fermeture de sites de production qui entraînera la suppression de 600 postes. (AWP)