La Bourse suisse a démarré jeudi en repli, dans le sillage de la clôture la veille sans véritable direction à Wall Street et de la publication du Livre beige de la banque centrale américaine, la Réserve fédérale. Alors que redémarre la saison des résultats des trois premiers mois de 20223, les investisseurs se montrent toujours hésitants, face à des performances d'entreprises jugées mitigées.
La Bourse de New York a terminé mercredi autour de l'équilibre, faisant du surplace pour une troisième séance d'affilée. L'indice Dow Jones a cédé 0,23%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a grignoté 0,03% et le S&P 500 a stagné (-0,01%).
«Ces dernières séances, le marché a tenté d'aller dans une direction ou une autre et n'y est jamais parvenu», a résumé Maris Ogg, gérante de portefeuille chez Tower Bridge Advisors. «C'est une attitude raisonnable vu que l'on n'est qu'au début de la saison des résultats et ceux-ci, franchement jusqu'ici, ont été particulièrement mitigés», a ajouté l'analyste.
«Les investisseurs sont principalement concentrés sur quatre questions: les orientations des résultats du premier trimestre, la décision de la Fed le 3 mai prochain, quand va intervenir la récession et si le S&P 500 va passer son cap actuel dans un sens ou dans l'autre», a indiqué Sam Stovall, de CFRA. «On va comprendre vraiment dans quelle direction vont les résultats de sociétés quand on va arriver aux banques régionales la semaine prochaine», a assuré pour sa part Marris Ogg, faisant référence à l'impact de la mini-panique bancaire de mars.
Dans son Livre beige, un rapport économique publié mercredi par la Fed, la Réserve fédérale a remarqué que le volume de prêts accordés comme d'emprunts demandés avait diminué en mars et avril, depuis les difficultés bancaires provoquées par la faillite de la banque SVB.
Après avoir ouvert en repli de 0,31%, le SMI réduisait à peine ses pertes dans les tous premiers échanges, notait peu après 09h10 à 11.333,66 points, soit un tassement de 0,29%. Le SLI cédait quant à lui 0,28% à 1771,99 points et l'indicateur élargi SPI 0,19% à 14.886,82 points.
Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), treize gagnaient du terrain, les dix-sept autres en perdant. Du côté des trois poids lourds de la cote, Roche et Nestlé gravitaient autour de l'équilibre, le bon du premier gagnant 0,09%, alors que la nominative du numéro un mondial de l'alimentation cédait 0,07%. Novartis fléchissait plus nettement, soit de 0,5%.
En haut de tableau, Schindler décollait de 1,8%, le fabricant lucernois d'ascenseurs et escaliers mécaniques ayant progressé à presque tous les étages en début d'année. Chiffre d'affaires et rentabilité se sont ainsi étoffés sur les trois premiers mois de 2023, amenant le groupe à confirmer ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice en cours.
VAT Group (+1,1%) se hissait sur la 2e marche du podium provisoire, la 3e revenant à Swiss Re (+0,7%). Les financières se retrouvaient toutes parmi les gagnants, Zurich Insurance (+0,7%) suivant le réassureur zurichois, en compagnie de Julius Bär (+0,6%), Swiss Life (+0,3%), UBS (+0,2%), Credit Suisse (+0,1%) et Partners Group (+0,1%). L'annulation des emprunts AT1 du numéro deux bancaire helvétique dans le cadre de la reprise forcé de celui-ci par UBS pourrait déboucher sur une action en justice à Singapour, rapporte jeudi le Financial Times. Au moins 80 créanciers envisagent de porter plainte suite à cette opération décidée par la Confédération.
Côté perdants, Lonza (-2,5%) héritait de la lanterne rouge, derrière Swatch Group (-1%), Logitech (-0,8%) et Sika (-0,7%).
Sur le marché élargi, Zur Rose chutait de 2,7%. L'apothicaire en ligne thurgovien a comme prévu accusé un tassement de ses recettes sur les trois premiers mois de l'année, de 14,1% à 424,1 millions de francs. Apuré des activités helvétiques cédées à la filiale Medbase de Migros, le chiffre d'affaires a fondu de plus d'un quart à 248,7 millions. (AWP)