La Bourse de Zurich a démarré la séance dans le vert jeudi, prenant à rebours d’autres places européennes lestées par la chute du gouvernement Barnier en France. Les impulsions positives venaient d’Outre-Atlantique, où Wall Street a clôturé sur un triple record.
«La volatilité devrait être de mise» d’ici à la nomination d’un nouveau premier ministre, souligne John Plassard de Mirabaud Banque. «L’adoption d’un nouveau budget 2025 semble cependant être mission impossible», subodore l’expert.
Sa consoeur de chez Swissquote, Ipek Ozkardeskaya, se montre plus perplexe. «L’absence totale de réaction de la part de l’euro laisse présager que nous n’assisterons pas non plus à une effusion de sang sur les marchés boursiers et obligataires», note l’analyste. Après ce renversement, la monnaie unique est demeurée quasi-stable face au dollar (+0,01%), à 1,0510 dollar pour un euro. «Le message est clair: le chaos est préférable à la stabilité proposée en France», ajoute-t-elle.
Toute autre ambiance du côté de Wall Street, où les principaux indices ont bouclé à des sommets historiques mercredi. Le Dow Jones (+0,69%) a même fini au-dessus des 45.000 points, tandis que le Nasdaq a bouclé sur un gain de 1,30% et le S&P 500 de 0,61%. Les marchés ont notamment profité d’impulsions encourageantes du secteur technologique et semblent confiants dans l’hypothèse d’une nouvelle baisse de taux par la banque centrale américaine (Fed).
«L’autre information du jour est bien évidemment à mettre sur le compte du bitcoin qui vient de dépasser les 100.000 dollars pour la première fois de son histoire alors que le choix de Donald Trump pour la présidence de la SEC (gendarme boursier américain) a suscité l’optimisme quant à un environnement réglementaire plus amical pour l’industrie de la cryptographie», a souligné John Plassard.
Ce jeudi, c’est le taux de chômage en Suisse, en hausse à 2,6% en novembre, qui retient l’attention. Toujours sur le front macroéconomique, l’Allemagne a vu ses commandes industrielles chuter en octobre (-1,5% sur un an), tandis que la production industrielle est demeurée quasi stable au cours de ce même mois en France. Plus tard dans la journée, on attend les ventes au détail en zone euro, ainsi que les chiffres de la balance commerciale aux Etats-Unis.
Vers 09h15, l’indice vedette SMI progressait de 0,19% à 11.804,11 points, le SLI s’enrobait de 0,13% à 1952,54 points et le SPI de 0,17% à 15.729,16 points. Sur les trente principales valeurs, dix-neuf avançaient et onze reculaient.
En rouge vif, Sika (-1,8%) s'est vu rétrograder par JPMorgan à «underweight», tandis que son objectif de cours a été ramené à 209 francs, contre 250 francs précédemment. Les attentes en matière de marges seraient trop élevées, tandis que les marchés finaux ne se redressent pas aussi rapidement que prévu, ressort-il de l’analyse de la banque américaine.
Adecco (-1,9%) et VAT Group (-2,3%) complétaient le trio perdant, ce dernier héritant de la lanterne rouge.
A l’autre bout du tableau figuraient SGS (+1,3%), Kuehne + Nagel (+1,0%) et Swiss Life (+0,9%) qui profitait d’un relèvement de son objectif de cours par Deutsche Bank et Vontobel.
Les poids lourds défensifs avançaient en ordre dispersé, Nestlé s’étiolant de 0,2%, tandis que Novartis (+0,7%), et Roche (+0,5%) gagnaient un peu de terrain. Roche annonçait un peu plus tôt vouloir étoffer son portefeuille dans les maladies auto-immunes. Le mastodonte pharmaceutique a signé un contrat de licence avec son homologue Cour Pharmaceuticals, basé à Chicago, pour le développement et la commercialisation d’un traitement contre une telle maladie, non précisée. (AWP)