La Bourse suisse a ouvert la séance de mardi en légère baisse, les intervenants étant refroidis par les vents contraires en provenance de Chine où un autre géant de l'immobilier se trouvait en grande difficulté. En Suisse, les acteurs du marché avaient à décortiquer une dizaine de résultats d'entreprises, en majorité du marché élargi.
La Chine a suspendu mardi la publication mensuelle de ses chiffres détaillés de chômage chez les jeunes, après une nouvelle série d'indicateurs économiques décevants en juillet. Le mois dernier, le taux de chômage a légèrement augmenté par rapport à juin pour atteindre 5,3%. La Chine a décidé de ne plus publier de chiffres détaillés pour les 16-24 ans, après un niveau record en juin dans la deuxième économie mondiale (21,3%).
Le secteur immobilier de l'Empire du Milieu est par ailleurs de nouveau dans la tourmente. Country Garden, l'un des plus grands groupes immobiliers du pays, fait face à une dette colossale et risque un défaut de paiement en septembre. Fin 2021, le promoteur China Evergrande avait été déclaré en défaut de paiement, faisant craindre pour la stabilité du secteur.
Au Japon, la croissance au deuxième trimestre a été nettement supérieure aux attentes et a signé son meilleur trimestre depuis fin 2020. Le produit intérieur brut (PIB) a grimpé de 1,5% sur un trimestre en données ajustées des variations saisonnières.
Les intervenants étaient «dans l'attente de la publication des ventes au détail et de l'Empire Manufacturing aux Etats-Unis», a rappelé John Plassard de Mirabaud Banque dans un commentaire. Selon l'expert, «ces statistiques pourraient donner à la Fed (Réserve fédérale américaine) des indications cruciales pour sa prochaine réunion en septembre».
Vers 09h12, l'indice vedette SMI reculait de 0,17% à 11.090,85 points, après avoir fini la veille en progression de 0,26%. Le SLI perdait 0,25% à 1749,71 points et le SPI abandonnait 0,17% à 14.629,94 points.
La majorité des valeurs vedettes démarrait dans le rouge, avec Straumann (-4%) dans le bas du classement. Le spécialiste des implants dentaires a accusé sur les six premiers mois de l'année une contraction de plus d'un cinquième de son bénéfice net à 206 millions de francs. La direction a cependant reconduit sa feuille de route pour l'ensemble de l'année, comprenant une croissance organique de près de 10% et une rentabilité de l'ordre de 25%, investissements compris.
Parmi les autres titres à céder leurs gains figuraient Adecco (-0,7%) et Richemont (-0,7%).
Novartis (-0,2%) inversait la tendance positive d'avant-Bourse. Le géant pharmaceutique a revendiqué, via sa filiale génériques Sandoz, le succès d'une étude clinique avancée sur une version biosimilaire de l'aflibercept, commercialisé par le concurrent allemand Bayer. Les deux autres poids lourds de la cote Roche (-0,1%) et Nestlé (-0,5%) pesaient aussi sur le SMI.
Lindt & Sprüngli (BP +1,2%) se hissait par contre en tête du classement, porté par un relèvement de recommandation à «outperform», de «market perform» précédemment, par les analystes de Bernstein.
UBS (+0,7%) suivait juste derrière, les investisseurs étant visiblement rassurés par la conclusion d'un nouveau dossier juridique aux Etats-Unis. La banque aux trois clés va payer 1,4 milliard de dollars au Département américain de la justice (DoJ) pour solder le litige des hypothèques de mauvaise qualité («subprimes») qui avaient conduit à une grave crise financière en 2008.
L'autre bancaire Julius Bär (+0,5%) montait aussi.
Le marché élargi bruissait de résultats d'entreprises, avec notamment ceux au premier semestre de Polypeptide (-4,5%), Huber+Suhner (-4,9%), Basilea (+5,1%) et Tecan (+6,4%). (AWP)