La Bourse suisse démarrait mercredi sa première séance de la nouvelle année d’un pas résolu, emmenée par ses poids lourds et faisant fi d’indications préalables mitigées en provenance d’outre-Atlantique. Le Dow Jones a grappillé quelques points mardi, quand le Nasdaq des valeurs technologiques a clairement lâché du lest.
Les places européennes avaient aussi bien commencé 2024 avant de perdre leur allant, préviennent les analystes de Landesbank Baden-Württemberg (LBBW). «L’optimisme initial s’est évaporé après une ouverture solide», résume l’établissement allemand.
A 09h10, le Swiss Market Index (SMI) s’appréciait de 1,11% à 11.261,37 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,47% à 1784,98 points et le Swiss Performance Index (SPI) de 0,92% à 14.704,63 points. Gagnants et perdants s’équilibraient parmi les 30 principales valorisations.
Le bon de jouissance Roche et la nominative Novartis bondissaient de 3% chacun, alimentant de plus de 100 points l’indice phare de la place zurichoise. En progression de 2,3%, le paquebot alimentaire Nestlé apportait à lui seul une contribution comparable à celle des géants pharmaceutiques.
Roche a annoncé la veille une acquisition dans le domaine du diagnostic, quand Novartis s’est adjugé des droits dans celui des thérapies géniques.
La méforme du béhémoth bancaire UBS (-1,0%) passait dans ce contexte presque inaperçue.
Le bonnet d’âne revenait pour l’heure à VAT Group (-3,0%), visiblement contaminé par les prises de bénéfice observées outre-Atlantique sur les valeurs technologiques. (AWP)
Les pharmas recherchés après des acquisitions
Les titres des valeurs pharmaceutiques étaient vivement recherchés mercredi matin par les investisseurs à la Bourse suisse. Les deux poids-lourds de la cote Novartis et Roche ont récemment annoncé de nouvelles acquisitions visant à renforcer leurs capacités.
L'accord entre Novartis et la biotech américaine Voyager Therapeutics, dévoilé mardi, permet au groupe rhénan d'obtenir les droits d'une thérapie génique pour le traitement de la maladie d'Huntington (HD) et de l'amyotrophie spinale (SMA).
Les deux entreprises collaboreront à la poursuite du développement de ce traitement. Voyager recevra un paiement préalable de 100 millions de dollars, dont 20 millions sous forme de prise de participation de Novartis dans l'entreprise américaine. Jusqu'à 1,2 milliard de dollars seront versés au franchissement de certaines étapes et des redevances sur les ventes sont également prévues.
La maladie de Huntington est une affection neurologique, rare et héréditaire qui se manifeste à l'âge adulte par des troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques qui s'aggravent progressivement. L'amyotrophie spinale (SMA) est quant à elle une pathologie neuromusculaire génétique rare qui se caractérise par une faiblesse musculaire progressive.
Le contrat entre les deux sociétés renforce l'arsenal de Novartis dans les thérapies géniques, ont estimé les analystes de Vontobel dans un commentaire. Les experts de la banque de gestion zurichoise ont rappelé que le groupe bâlois était actuellement le numéro un dans ce secteur avec son traitement Zolgensma, qui devrait avoir dégagé l'année dernière des recettes de 1,2 milliard de dollars.
Roche a pour sa part annoncé vendredi soir renforcer sa division Diagnostics avec l'acquisition de l'allemand LumiraDx et de sa plateforme de diagnostic «point-of-care», qui sera entièrement intégrée dans l'unité du géant bâlois. La transaction se monte à 295 millions de dollars, auxquels des paiements supplémentaires de jusqu'à 55 millions pourront s'ajouter. L'opération doit être finalisée mi-2024. (AWP)