La Bourse suisse a bouclé dans le vert mardi. Après un début hésitant et un bref passage dans le rouge, le SMI s'est mis à osciller dans une fourchette d'un peu plus d'une cinquantaine de points et s'est maintenu au-dessus de la barre des 10.700 points. Au niveau des blue chips, Sonova a retenu l'attention après ses chiffres semestriels.
A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée. Les investisseurs reprenaient leur souffle après plus de deux semaines de hausse et étaient dans l'attente des minutes de la dernière séance du Comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
«On a un marché qui fait une pause après avoir démarré la semaine avec vigueur», a commenté Peter Cardillo, de Spartan Capital, évoquant des prises de bénéfices.
«La tendance n'est pas négative», a renchéri, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com, pour qui l'orientation générale des indices reste à la hausse. «On consolide seulement après une longue chevauchée, avant ce qui sera forcément un événement de nature à faire bouger le marché.»
En Suisse, le commerce extérieur a souffert en octobre, et tout particulièrement les exportations, contrastant avec le dynamisme des deux mois précédents. Le principal responsable de cette évolution est le secteur pharmaceutique, à la peine. La balance commerciale affiche toutefois un solde positif de 3,4 milliards de francs.
Le SMI a fini en hausse de 0,39% à 10.782,23 points, plus haut à 10.794,32 et plus bas à 10.737,65. Le SLI a gagné 0,21% à 1707,72 points et le SPI 0,29% à 14.154,90 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 14 ont avancé, 15 reculé et SIG Group a fini inchangé.
Le spécialiste de l'audition Sonova (+5,4%) a fini sur la plus haute marche du podium, devant Nestlé (+1,5%) et le bon Lindt et Holcim (chacun +1,1%).
Sonova a vu ses résultats se contracter au premier semestre de son exercice décalé 2023/24, comme attendu. Dans la foulée, l'entreprise a raboté ses ambitions annuelles en matière de performance opérationnelle, ce dont les investisseurs ne lui ont visiblement pas tenu rigueur.
Novartis (+0,9%) a aussi soutenu l'indice. Le bon Roche (+0,2%) a suivi l'indice et la porteur (-0,8%) reculé.
Roche, par l'intermédiaire de sa filiale Genentech, et le géant américain des processeurs Nvidia ont conclu un accord de recherche stratégique et pluriannuel dans le domaine de l'intelligence artificielle. Les deux entreprises espèrent ainsi accélérer la découverte et le développement de nouveaux médicaments.
ABB (+0,4%) a obtenu un financement de 500 millions d'euros (470 millions de francs) de la Banque européenne d'investissement (BEI). Les fonds doivent permettre au géant zurichois de l'électronique de développer des solutions de distribution d'électricité, notamment des disjoncteurs à semi-conducteurs, des tableaux de distribution respectueux de l'environnement et des technologies visant à améliorer l'efficacité et l'automatisation des bâtiments.
VAT Group (-1,6%) a fini lanterne rouge, derrière la porteur Swatch (-1,4%) et UBS (-1,3%).
Richemont (-0,7%) a également perdu quelques plumes. Les exportations horlogères ont encore progressé en octobre, de 5,1% à 2,4 milliards de francs. Le rythme de progression se stabilise «à un niveau moins soutenu que durant le premier semestre mais toujours significatif», a commenté la Fédération Horlogère. Sur dix mois, la progression est de 8,3% à 22,09 milliards.
Au lendemain de la publication de sa performance sur dix mois, jugée décevante, Julius Bär (-0,6%) a fait l'objet de plusieurs commentaires d'analystes, pas vraiment enthousiasmés, tous ayant abaissé l'objectif de cours, l'un d'entre eux abaissant même sa recommandation à «hold» de «strong buy».
Sur le marché élargi, le fabricant de puces de géolocalisation et de communication sans fil U-blox (-13,9%) prévoit un amortissement de 65 à 70 millions de francs en fin d'année, reflétant l'abandon de certaines activités. Des économies sont prévues en 2024, qui s'annonce comme une année de transition.
La biotech Evolva (-77,4%) va vendre ses activités à la société canadienne Lallemand, spécialisée dans les levures, bactéries, champignons et enzymes pour le secteur alimentaire. Le prix convenu est de 20 millions de francs et la transaction porte sur l'ensemble des actions du groupe bâlois. Une assemblée générale sera convoquée pour se prononcer sur la transaction. Le cas échéant, la décotation du titre Evolva pourrait intervenir d'ici six à douze mois. (AWP)