La Bourse suisse a démarré la première séance de la semaine en hausse, dans le sillage de la clôture dans le vert de Wall Street vendredi. Les investisseurs continuent cependant de s'inquiéter de la guerre en Ukraine, alors que les découvertes macabres se succèdent dans les environs autour de Kiev désormais libérés par les troupes ukrainiennes.
Vendredi, les principaux indices américains ont fini en légère hausse dans une séance extrêmement volatile en fonction des informations militaires en provenance du front et des discussions entre Kiev et Moscou.
Outre la situation en Ukraine, l'inversion de la courbe des taux américains représente aussi un sujet d'inquiétude, observe dans son commentaire John Plassard, de Mirabaud Banque, l'expert rappelant "que le rendement du 2 ans américain est passé au-dessus de celui à 30 ans pour la première fois depuis près de 15 ans". Sur le front des informations macroéconomiques, les exportations allemandes ont bondi en février, avant l'impact attendu de la guerre en Ukraine. Le conflit a toutefois déjà entraîné une baisse des échanges avec la Russie à partir de la fin de ce mois.
Après avoir entamé la séance sur une hausse de 0,69%, le SMI progressait dans les premiers échanges de 0,56% à 12'247,53 points. Le SLI s'adjugeait 0,47% à 1932,87 points et l'indicateur élargi SPI 0,63% à 15'667,35 points.
Sur les trente valeurs constitutives du SLI, neuf perdaient du terrain, les 21 autres en gagnant. Loin derrière, le poids lourd Roche (+1,5%) progressait aussi nettement, sa filiale américaine Genentech ayant fait part d'avancées pour deux de ses traitements: un succès d'étude d'Ocrevus contre la sclérose en plaques (SEP) et l'octroi d'une désignation "examen prioritaire" de la part de l'Agence américaine du médicament (FDA) pour Actemra contre le Covid-19.
Temenos (+1,1%) s'installait sur la 3e marche du podium, devançant Givaudan (0,9%), Alcon (+0,8%) et Novartis (+0,7%). Le géant pharmaceutique bâlois a annoncé une réorganisation dont l'objectif consiste à mieux exploiter les économies d'échelle et générer des synergies. Les modifications devraient permettre de réduire les coûts commerciaux et généraux d'au moins un milliard de dollars d'ici 2024.
Quant au 3e poids lourd de la cote, Nestlé, le titre du géant veveysan de l'alimentaire grappillait 0,2%. A l'image de la plupart des valeurs financières, hors Partners Group (+0,4%), les deux grandes banques, Credit Suisse (-0,6%) et UBS (-0,5%) étaient sous pression. Dans un document d'une vingtaine de pages, Credit Suisse a répondu aux questions de la fondation genevoise Ethos sur l'affaire des fonds Greensill, du nom des fonds "Supply Chain Finance Funds" (SCFF) liés à la société d'affacturage britannique qui a fait faillite en 2021.
Revenant sur la période avant l'effondrement de ces fonds, le numéro deux bancaire helvétique assure avoir confronté Greensill aux informations de presse faisant état de ses difficultés financières. Greensill a "à chaque fois été en mesure de livrer des réponses satisfaisantes", amenant l'établissement "à renoncer à des mesures supplémentaires". Les articles de presse relayant les problèmes de Greensill en 2019 et 2020 ne permettaient pas de penser que Greensill faisait face à de graves difficultés financières, a détaillé la banque.
Sur le marché élargi, Montana Tech progressait de 1,7%. Son émanation, le fournisseur de l'industrie aéronautique Montana Aerospace n'est pas parvenue à s'extraire des chiffres rouges en 2021, année de sa cotation à la Bourse suisse. Le groupe argovien a cependant amélioré sa rentabilité opérationnelle.
Le laboratoire rhénan Idorsia (+0,1%) a indiqué que de nouvelles données, publiées dans le Journal de neurochirurgie, montrent que le clazosentan réduit significativement "l'incidence combinée de la morbidité relative à un vasospasme et la mortalité toutes causes confondues après une hémorragie sous-arachnoïdienne anévrismale, sans aucun résultat inattendu en matière de sécurité".(AWP)