13 novembre 2020, 17h11
Partager
Swisscom, Novartis Finance, Banque cantonale de Zurich ou encore Swiss Life: la liste des acteurs du marché des obligations vertes ne cesse de s’allonger au fil des mois. Et pour en souligner le potentiel, le volume des investissements durables totalisait 1163,3 milliards de francs à la fin 2019, d’après Swiss Sustainable Finance et l’Université de Zurich. Un élan qui a d’ailleurs incité Helvetia à franchir maintenant le pas en tant qu'émetteur.
L’assureur a ainsi placé un emprunt obligataire vert de rang subordonné ou hybride pour un montant de 200 millions de francs, avec un coupon de 1,75%. «Notre approche de la responsabilité d’entreprise nous permet de cibler les aspects gouvernementaux, sociaux et de gouvernance dans nos activités commerciales quotidiennes. L’emprunt hybride vert représente une nouvelle étape dans la mise en œuvre de cette approche», déclare Annelis Lüscher Hämmerli, directrice financière d’Helvetia. Les fonds seront notamment employés pour poursuivre le développement de son propre portefeuille immobilier dans le respect des critères de durabilité. C’est également le but qui a été énoncé par le concurrent Swiss Life, il y a un an, lors de l’émission de trois tranches d’obligations vertes pour un total de 600 millions de francs, avec des coupons de 0% et 0,35%.
Le plus gros emprunt existant sur Swiss Exchange dans ce domaine est celui de Novartis Finance, avec un montant de 1,850 milliard d’euros et doté d’un coupon zéro. Parmi les autres débiteurs figurent en particulier Swisscom, qui a émis en mai dernier sur l’euromarché un emprunt vert pour 500 millions d’euros, le Canton de Genève, la Banque cantonale de Zurich et la Banque cantonale de Bâle-Ville ainsi que les fournisseurs d’énergie et prestataires de services Axpo Holding et BKW.
Même si le marché des investissements ESG (environnement, social, gouvernance) a dépassé les mille milliards, la taille des obligations vertes reste cependant encore modeste si l’on se réfère à SIX Swiss Exchange. Le nombre d’émetteurs également. «L’envergure de ce type d’emprunts demeure encore petite en comparaison du marché des capitaux», observe Catherine Reichlin, responsable recherche financière chez Mirabaud & Cie. «Il convient aussi de différencier les obligations ordinaires des emprunts hybrides qui sont dotés d’un coupon plus élevé, mais dont le paiement peut être différé.»
Le volume des emprunts verts et durables totalise actuellement 16,7 milliards de francs sur SIX Swiss Exchange, d’après les chiffres fournis par la Bourse suisse. C’est effectivement minuscule par rapport «à une taille estimée à plus de 800 milliards de francs du marché obligataire suisse», selon un article de Daniel Varela, responsable des investissements chez Pillet Galland & Cie, paru en juillet dernier dans l’Agefi.