La semaine dernière nous avons assisté à un resserrement généralisé des politiques monétaires des différentes banques centrales. La Réserve fédérale américaine, la Banque d’Angleterre, la Banque centrale européenne ainsi que la Banque nationale suisse ont toutes relevé leurs taux directeurs de 50 points de base (pb) et confirmé leur détermination à contrer l’inflation.
Ainsi, la Banque nationale suisse n’a pas créé de surprise comme lors de sa réunion de septembre, en augmentant son taux directeur de 50 pb comme largement attendu. En effet, le franc fort a permis de contenir l’inflation importée et ne justifiait pas une réaction trop agressive.
Toutefois, alors que l’inflation de 3% est bien plus contenue qu’ailleurs, la vigueur du marché de l’emploi helvétique, avec un chômage à seulement 2%, commence à faire pression sur les rémunérations et pourrait créer une spirale salaire-prix. De plus, l’institut doit éviter un différentiel de taux trop important avec les autres pays, qui entraînerait des spéculations à l’encontre du franc suisse et soutiendrait la hausse des prix. Ainsi, avec cette troisième hausse de taux, la BNS envoie un message clair quant à son intention de ramener l’inflation à son objectif de 2%.
Le taux directeur, qui était encore négatif en début d’année, se situe désormais à 1%. La BNS prévoit une inflation de 2,4% en 2023 et devrait poursuivre ses hausses de taux qui devraient à nos yeux culminer à 1,75-2% d’ici mi-2023. Quant à la croissance de l’économie suisse, nous l’estimons autour de 0,7% en 2023 et 1,1% en 2024.