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Comment la culture du café fait face au changement climatique

Comment la culture du café fait face au changement climatique
Keystone
Nicolas Tamari
Sucafina - CEO
15 mars 2021, 0h01
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L’impact du changement climatique sur le café

Le café pousse uniquement dans les régions intertropicales qui ont les bonnes conditions climatiques, à savoir une humidité élevée et des températures qui oscillent entre 20°C et 25°C. Cependant, en raison du réchauffement climatique et de la hausse des températures, des études suggèrent que 50% des zones Arabica actuelles pourraient devenir inexploitables d'ici 2050 - soit directement en raison de la perte de chaleur et d'humidité, soit indirectement par une augmentation du nombre de parasites et des maladies associées aux variations climatiques.

Chez les exploitants, un déclin de la qualité et du rendement du café exerce une pression grandissante sur les plus vulnérables qui représentent une proportion importante des quelques 25 millions de petits cultivateurs de café dans le monde. Ces risques, ainsi que la nécessité de s'adapter et d'atténuer les changements futurs, sont désormais bien mieux compris au sein de la communauté du café. De multiples acteurs sont en train d’étudier des solutions afin de lutter contre le changement climatique. Non seulement en aidant les agriculteurs à renforcer leur résistance, mais aussi en diminuant la contribution des cultures de café au réchauffement climatique.

L’agriculture régénératrice

Former des agriculteurs à des pratiques durables respectueuses du climat, telles que « l’ombragement », « le paillage » ou « la culture de couverture », contribuent à conserver l'humidité et à retenir les résidus pour la fertilité des sols, tout en créant des revenus supplémentaires pour les agriculteurs.

De l'adaptation à la diminution

Le « paillage », « couverture d’arbres » et « culture de couverture » sont des techniques agricoles qui permettent également une plus grande rétention de carbone sur et sous les sols. En addition, une meilleure gestion des eaux usées (utilisées dans le traitement du café), l'optimisation des apports d'engrais et l’amélioration de la logistique peuvent également réduire considérablement les émissions globales de carbone de la chaîne d'approvisionnement du café.

Il est temps d'agir

Avec les engagements ambitieux de réduction des émissions carbone de nombreuses marques de café, le moment est venu pour toutes les entreprises de mesurer l’empreinte carbone de leurs chaînes d'approvisionnement et de prendre les mesures nécessaires pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans le cas des négociants en café, cela signifie de travailler au niveau des exploitants main dans la main avec les fournisseurs, ainsi que d’améliorer l'efficacité des opérations internes. Il existe déjà de nombreux projets collaboratifs qui traitent de la réduction des émissions et il est important de disposer de données sur la chaîne d'approvisionnement afin de comprendre où et comment agir au mieux.

La part de responsabilité commence à la maison

Pour lutter contre le changement climatique, les négociants en café doivent assumer leurs responsabilités, non seulement en tant qu’acteurs de la chaîne d'approvisionnement, mais aussi individuellement. Dans la mesure du possible, ils doivent pouvoir réduire les quantités de déchets et la consommation d'énergie dans leurs activités. A titre d’exemple, afin de réduire la consommation d'énergie, les entrepôts où est moulu le café pourraient mettre en service des installations d'énergie solaire.

Beyers Koffie est l'un des plus grands torréfacteurs privés en Europe. En tant que membre du groupe Sucafina, la société compense entièrement les émissions de CO2 de ses activités de torréfaction depuis plusieurs années et a volontairement opté pour un café neutre en carbone depuis 2015.

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