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Un succès à maintenir en Suisse

Un succès à maintenir en Suisse
Fabio Regazzi
Président de l'Usam / Conseiller national / Chairman of the Board of Directors, Regazzi Holding
15 mars 2021, 0h01
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S’il existe un grand paradoxe en Suisse, c’est celui du négoce de matières premières. En effet, la Suisse est un petit pays très pauvre en matières premières. Le pays ne possède même pas de débouché maritime qui lui permettrait de s’inscrire dans le commerce maritime international. Pourtant, la Suisse est l’une des plus importantes places du négoce de matières premières au monde. C’est un fait économique de constater que les pays à forte croissance sont souvent ceux qui sont les plus pauvres en matières premières, mais c’en est un autre de pouvoir se hisser au sommet mondial du négoce de matières premières. D’autant plus que ce sont surtout des PME des régions de l’Arc lémanique et du Tessin qui ont réussi à établir une solide réputation et développer des savoir-faire à la pointe en matière de transactions indispensable au négoce.

Mais comment est-ce possible d’en arriver là sans disposer des ressources nécessaires ni des accès maritimes ? Les voix critiques s’écrieront que la fiscalité agressive de la Suisse en est la cause, ou bien que les financements des grandes banques ont permis de monter cette plateforme dynamique de négoce.

La réalité est plus prosaïque. La politique économique de la Suisse se démarque par des coûts de réglementation plutôt bas en comparaison internationale notamment pour le négoce de matières premières. En fait, chaque règlementation conduit à des coûts pour les PME. De manière générale, plus il y a de règlementations en nombre et en détails, moins les entreprises disposent de possibilités pour développer leur potentiel. Bien entendu, certaines règlementations sont nécessaires comme pour la circulation routière. Il s’agit donc de pouvoir différencier entre les règlementations nécessaires et celles qui étouffent l’esprit d’entreprise. La règle de base est d’appliquer un rapport objectif sur coût.

En fin de compte, les coûts de réglementation inutiles affaiblissent la compétitivité des PME sur le marché. Où se situe concrètement la Suisse par rapport à ces coûts de réglementation ? D’après une étude de l’Union suisse des arts et métiers USAM publiée en 2019, les coûts de règlementation se monteraient à plus de CHF 60 milliards ou environ 10% du PIB de la Suisse. L’étude a estimé ce coût sur la base des 4'000 textes législatifs, de tous les différents domaines de règlementations et des niveaux fédéral, cantonal et communal. Les pays comparables à la Suisse ont souvent des coûts de réglementation entre 10 à 15% du PIB. La Suisse s’en sort donc positivement pour l’instant.

L’USAM note toutefois que depuis sa première étude développée avec KPMG en 2010, les coûts de réglementation ont augmenté de plus de CHF 10 milliards en seulement 9 ans. Heureusement, la situation n’est pas encore à notre désavantage en comparaison des autres pays européens. Raison pour laquelle, l’USAM se bat pour pouvoir introduire un frein à la réglementation inscrit dans la constitution, à l’instar du célèbre frein à l’endettement. Par cet instrument, il faudrait à chaque fois voter pour la mise en place d’une nouvelle réglementation. C’est seulement à ce prix que les coûts de réglementation bas et une forte compétitivité pourront être maintenus pour le succès des PME en Suisse.

L’Union suisse des arts et métiers USAM représente et défend les intérêts de plus de 500'000 petites et moyennes entreprises PME de notre pays. Les membres de l’USAM sont les Unions cantonales des arts et métiers, les associations suisses professionnelles et de branche ainsi que d’autres organisations et institutions visant à promouvoir les PME, ce qui comprend 230 associations.