Le cours du pétrole a connu une hausse spectaculaire durant le troisième trimestre 2023 (+30% entre les bas de juillet et fin septembre). Cette progression peut s’expliquer par plusieurs facteurs.
Tout d’abord, la réduction annoncée par les membres de l’Opep+ de la production à leur réunion du mois de juin (sous l’impulsion de l’Arabie saoudite et de la Russie qui ont réduit leur production de près de 1,3 million de barils par jour), puis confirmée lors du Monitoring Committee Meeting du 4 octobre dernier. Cette réduction a été partiellement contrebalancée par les augmentations de productions de pays hors du bloc (Etats-Unis, Guyane, Brésil, Canada, Norvège).
De son côté, la demande reste étonnamment résiliente, emmenée dans le sillage d’une consommation robuste aux Etats-Unis et dans les pays de l’OCDE, dont le niveau de consommation globale renouait avec la croissance au deuxième trimestre 2023, après deux trimestres de contraction. La demande chinoise est aussi plus forte qu’attendu malgré les incertitudes liées à la santé de son économie. Pour l’année 2023, la croissance de la demande mondiale semble en bonne voie pour atteindre un niveau historiquement élevé de 102,2 millions de barils par jour.
Finalement, les stocks se sont fortement amenuisés, passant sous la moyenne des cinq dernières années en juin. Une tendance qui semble se confirmer sur juillet et août.
L’Opep va probablement maintenir ses réductions de production jusqu’à la fin de l’année en attendant que leurs effets se soient totalement déployés.
La flambée des cours semble largement entraînée par la demande. Nous ne voyons pas le cours du baril dépasser durablement les 100 dollars. La demande devrait finalement fléchir au fur et à mesure du ralentissement des principales économies.