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Financer la transition énergétique au-delà des green bonds

Inciter les énergéticiens à adopter les énergies renouvelables sera déterminant pour atteindre la neutralité carbone.

Andrew Lake
Mirabaud Asset Management - Head of Fixed Income
22 juillet 2021, 20h31
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Deux choix s’offrent aux investisseurs obligataires souhaitant soutenir la transition énergétique et s’aligner sur l’objectif «zéro émission»: les green bonds, qui financent spécifiquement des projets de décarbonisation et qui correspondent à des standards extrêmement stricts, et les obligations d’émetteurs en cours de transition dont l’objectif est de respecter l’Accord de Paris par la réduction de leurs émissions de CO2 de 8% par année sur 10 ans.

L’objectif de limiter l’augmentation de la température mondiale à moins de 2°C d’ici à 2100 nécessite de réduire drastiquement les émissions de CO2 - d’au moins 25% selon les Nations unies. Les investissements dans le secteur énergétique sont considérables et estimés à 3,5 milliards de dollars par année* La transition énergétique vers les énergies renouvelables et les mesures d’efficacités énergétiques permettront ainsi de réaliser 90% des réductions de carbone requises**.

La baisse des coûts des énergies propres 

La capacité totale d’énergie renouvelable dans le monde devrait augmenter de 50% entre 2019 et 2024***. Les investissements à grande échelle, combinés à une évolution technologique et ainsi à la baisse des coûts des énergies propres créent des opportunités uniques pour les émetteurs au cœur de la transition énergétique qui pourraient bénéficier de réévaluations.

L’exemple d’Ørsted

Les émetteurs à l’avant-garde de la transition énergétique dans des secteurs tels que les services publics, le pétrole et le gaz, l’industrie, les matériaux et le transport sont souvent des émetteurs importants. Nombre d’entre eux ont fait preuve d’un engagement fort pour réduire leurs émissions de carbone et leur impact environnemental. Ces émetteurs sont des pivots en matière de transition énergétique de par leur progression vers la décarbonisation. Pour assurer la transition, ces émetteurs préservent leur valeur actionnariale en réaffectant leurs actifs et en misent sur leurs atouts existants. Parmi eux, citons Total, BP, Equinor ou Ørsted.

L’exemple d’Ørsted est à ce titre significatif. Fondé en 1973 afin d’assurer la souveraineté énergétique du Danemark en pétrole et gaz, la société s’est transformée dès 1991 en construisant le premier parc éolien mondial et en convertissant ses centrales électriques au charbon vers la biomasse. Entre 2009 et 2019, Ørsted est passé de 15% à 85% de production d’énergies renouvelables et projette d’afficher un bilan zéro charbon en 2023 et zéro carbone en 2025. Une même dynamique de changement est à l’œuvre dans le secteur pétrolier et gazier. En mai 2020, par exemple, Total a adopté une nouvelle stratégie axée sur la préservation du climat et visant à atteindre un niveau «zéro émission» d’ici 2050.

Parallèlement au marché bourgeonnant des obligations vertes, inciter les émetteurs de pétrole et de gaz à adopter des technologies à faible émission de carbone, notamment les énergies renouvelables, la bioénergie ou le captage du carbone sera déterminant pour atteindre le «net zero».


* Agence Internationale de l’Energie 

** IRENA, étude 2021 

*** IRENA, étude 2021