15 septembre 2020, 22h33
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Depuis les plus bas de mars l’euro a progressé, une fois n’est pas coutume, de près de 12% contre le USD.
Plusieurs éléments ont alimenté cette hausse:
1. Les plans d’achat d’actifs ont démarrés plus agressivement aux Etats-Unis, ce qui a conduit dans un premier temps à une augmentation relative du bilan de la FED par rapport à celui de la BCE. Cette augmentation relative de la quantité de dollar en circulation réduit de-facto sa valeur.
2. Les discussions de l’époque sur la mutualisation de la dette européenne avaient renforcé la confiance dans la zone Euro et réduit la prime de risque sur la monnaie unique.
3. La sortie plus rapide de l’Europe de la crise du Covid19 par rapport aux Etats-Unis ont également poussé au renforcement de l’euro. Aujourd’hui les choses ont évolué et un certain nombre d’éléments viennent plaider pour un affaiblissement de l’euro. Comme l’ont souligné la présidente de la BCE, Christine Lagarde, et son chef économiste, le niveau de l’euro est surveillé de près par les dirigeants de la banque centrale européenne.
Hausse des rachats d’actions envisagée
Sa force relative aujourd’hui pose essentiellement deux problèmes: elle est déflationniste dans la mesure où les prix importés sont plus faibles alors que l’objectif d’inflation de près de 2% de la BCE s’éloigne. L’inflation permet en effet de réduire la valeur de la dette (car la dette est remboursée en valeur nominale).
Et la force de la devise européenne pénalise les exportations de la zone euro à l’heure où tant d’efforts sont déployés pour relancer l’économie.
La BCE va donc scruter de très près l’évolution de la situation et n’exclut pas d’augmenter le plan de rachat d’obligations «spécial Covid» qu’elle laisse pour l’instant inchangé à 1,35 trillion d’euro.
*Gérante discrétionnaire de la Banque Bonhôte & Cie SA

