Dans les entretiens de conseil classiques, les placements durables en faveur de la protection climatique, de la préservation des ressources et du respect de l’environnement sont très souvent mis en avant, ce qui permet aux investisseurs d’avoir bonne conscience face aux conséquences toujours plus visibles du changement climatique. Les placements à fort rendement, eux, sont synonymes de création de richesse, de retraite paisible et de souhaits qui se réalisent. Au moment de décider, de nombreux clients se retrouvent face à un dilemme: choisir entre responsabilité environnementale et bien-être personnel. Les conseillers ont trouvé la solution en équilibrant soigneusement les placements durables et les placements rentables dans un même portefeuille.
Les opportunités de rendement les plus élevées possibles sont passées au crible des normes écologiques et sociales les plus élevées possibles, puis adaptées aux préférences des clients. Le choix d’un produit de placement est rendu plus facile pour le client par ce compromis entre les deux paradigmes. Ce compromis s’appuie sur des indices de durabilité et des prévisions de rendement à partir de valeurs empiriques. Pourtant, ces seuls chiffres ne suffisent pas.
Les indices et valeurs classiques dressent un portrait de la situation actuelle ou se rapportent à des tendances supposées ou passées. Dans la majorité des cas, on évalue soit les performances de rendement, soit les normes de durabilité. Nous ne regardons pas assez vers l’avenir. Pourtant, nous en savons plus que nous le croyons.
La durabilité constitue une opportunité de revenu et de sécurité à long terme
Si nous considérons aujourd’hui le futur de nos décisions d’investissement, ce qui revient pour de nombreux produits de prévoyance à imaginer à quoi ressemblera notre monde dans 30 ans, une image floue et chargée d’incertitudes s’impose: soit nous aurons réussi à protéger les fondements de notre existence et de notre planète à l’aide de nouvelles technologies et en transformant les secteurs non durables et les domaines sociaux, soit nous aurons échoué et devrons prendre des mesures extrêmes pour endiguer ou rectifier les évolutions critiques en matière de climat, d’alimentation mondiale, de montée du niveau des mers.
La réalité se trouve certainement quelque part entre ces deux extrêmes, mais une chose est sûre: nous pouvons partir du principe que les investissements durables gagneront en rentabilité dans les années à venir, favorisés par le bon sens, les exigences réglementaires, la nécessité écologique ou un mélange de tous ces éléments. Ce même raisonnement promet une perte d’attractivité à long terme pour les investissements non durables qui semblent garantir aujourd’hui plus de croissance. En matière de prévoyance vieillesse, la durabilité est l’une des rares vraies constantes pour une stratégie de placement à long terme, même s’il est impossible de prédire avec certitude quand un facteur aura des effets, et quels seront ces effets.
Une vraie stratégie d’avant-garde doit donc sans cesse réagir aux évolutions écologiques, de la technologie climatique et de la réglementation, et entraîner un ajustement du portefeuille en conséquence. Le maître-mot est de se concentrer sur les perspectives d’évolution, au lieu de ne mesurer «que» la situation actuelle.