Les profits des entreprises japonaises ont sans doute progressé de 14% au T3 et devraient selon le consensus actuel encore progresser de 11,4% en 2024. Sur la base de ces résultats et anticipations, le marché japonais a progressé nettement en yen jusqu’en juin et s’est ensuite stabilisé. Il a ainsi surperformé les autres marchés développés en monnaies locales en réalisant une progression de 28%, dont près de 20% ont été effacés par la chute du yen. La faiblesse du yen est donc déjà très importante et butera peut-être sur le seuil de 150 yens contre le dollar.
Si théoriquement un yen faible peut soutenir les exportations japonaises, le contexte économique, particulièrement fragile tant en Europe qu’aux Etats-Unis et une demande chinoise toujours inférieure aux attentes, ne constitue pas un environnement positif pour la demande de produits japonais. La croissance attendue des profits pour les valeurs japonaises nous semble plutôt optimiste dans un tel contexte.
Pourtant, jusqu’à présent, les profits des entreprises semblaient solides et relançaient aussi l’intérêt des investisseurs étrangers attirés par la perspective de croissance des bénéfices et de réformes favorables aux actionnaires après une longue période plus incertaine de développement des affaires. L’absence de risques de hausse de taux constituait aussi un facteur notable de la résilience exceptionnelle des titres japonais, alors que le contexte international était plutôt marqué par des tendances haussières des coûts de financement. Ce facteur devrait tout de même rester positif pour l’évaluation des titres japonais.
Toutefois, suite au rebond récent des cours du Nikkei vers 34.000, les conditions d’une nouvelle phase de progression nous semblent désormais assez escomptées et donc moins enclines à soutenir une nouvelle hausse. Nous recommandons désormais une exposition plus prudente et sous-pondérée en titres japonais.