Julien Staehli
Banque Bonhôte & Cie - Directeur des investissements
20 octobre 2020, 22h06
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Sur la semaine écoulée, la résurgence des cas de Covid-19 a dominé l’actualité, surtout dans les pays qui semblaient avoir maîtrisé la pandémie. Les principaux marchés boursiers continuent d’être turbulents, avec cette explosion des contagions et la possibilité toujours plus concrète de nouveaux lock-down d’activité partiels (couvre- feu instauré à partir de 21h dans neuf agglomérations en France) dans diverses parties du monde. Les hospitalisations et le nombre de décès restent toutefois inférieurs à la précédente vague, le virus se propageant à des personnes plus jeunes et résistantes.
Les grandes banques font mieux que prévu
L’approche des élections présidentielles américaines et le manque d’accord entre démocrates et républicains concernant le montant et les modalités des mesures de soutien budgétaire à prendre s’ajoutent à la volatilité liée aux publications de résultats. Ceux des grandes banques américaines la semaine dernière se sont avérés en moyenne au-dessus des attentes des analystes du fait d’une hausse des recettes de négoce sur titres et d’une bonne gestion des coûts.
Un accord sur le plan de stimulus budgétaire cette semaine pourrait être un catalyseur pour les marchés alors que la société pharmaceutique Pfizer espère une homologation de son vaccin en novembre.
Les investisseurs misent sur Joe Biden
A en juger par la progression de l’indice élargi Russell 2000, qui depuis quelques semaines performe mieux que l’indice S&P500, les investisseurs escomptent une victoire de J. Biden avec à la clef un ample plan de stimulation favorable aux petites et moyennes entreprises. A pratiquement 15 jours de l’élection, le candidat Démocrate regrouperait 66% des intentions de vote selon l’évolution des mises sur les sites de paris en ligne. Le débat entre D. Trump et J. Biden de ce jeudi est très attendu.
Vers une poursuite de la reprise mondiale
Du côté des chiffres économiques, les ventes au détail se sont inscrites en hausse de 1,9% sur un mois en septembre, le double des attentes. La conjoncture US se redresse un peu mieux que prévu même si les inscriptions hebdomadaires au chômage ont repris une tendance ascendante, s’établissant à 898.000 contre 825.000 anticipés.
L’économie chinoise a été la première à être touchée par la pandémie de Covid-19. Les mesures de Pékin pour limiter les contaminations et remettre la croissance vers sa trajectoire ont porté leurs fruits. Le PIB chinois a accéléré au troisième trimestre à 4,9% en base annuelle, légèrement au-dessous des attentes de 5,2%. La force des ventes au détail, +3,3% en septembre, et la belle progression de la production industrielle, +6.9%, augurent d’une poursuite de la reprise.
Le marché boursier chinois, avec une performance depuis le début de l’année (+16% pour l’indice CSI 300) qui rivalise avec celle des valeurs de croissance américaines, devrait continuer de progresser.
A un moment particulièrement préoccupant en Europe pour la courbe des contagions, il faudra voir si la BCE (discours de C. Lagarde ce lundi après-midi) est prête à prendre de nouvelles mesures monétaires.
*(Gérant discrétionnaire de la Banque Bonhôte & Cie SA)