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Easyjet: un cas d’école intéressant pour les obligations climatiques

Des efforts soutenus ont été déployés par l’ensemble du secteur aérien pour résoudre les problèmes environnementaux, du développement d’avions électriques et hybrides à l’exploration de nouveaux biocarburants.

Andrew Lake
Mirabaud Asset Management - Head of Fixed Income
20 août 2021, 7h00
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Dans le cadre des obligations climatiques, nous voulons des émetteurs ayant des stratégies claires et à fort impact pour réduire leurs émissions conformément à l’Accord de Paris. En tant que compagnie aérienne, Easyjet est exposée à un risque climatique important et travaille dans un écosystème où il est peu probable que des technologies évolutives sans carbone soient disponibles à court ou moyen terme alors que l’industrie aérienne dans son ensemble est responsable de 2% des émissions mondiales de CO2 et que le nombre de passagers devrait doubler au cours des deux prochaines décennies.

Des efforts soutenus ont été déployés par l’ensemble du secteur pour résoudre ces problèmes environnementaux, du développement d’avions électriques et hybrides à l’exploration de nouveaux biocarburants, en passant par la codification d’objectifs par un certain nombre d’organismes du secteur.

L’écosystème impliqué dans la démarche environnementale

Dans ce contexte, Easyjet a basé sa stratégie de développement durable sur trois piliers clés en affichant sa volonté de parvenir à des émissions nettes nulles: compenser les émissions provenant du carburant et des opérations, stimuler l’innovation dans les nouvelles technologies qui pourraient conduire à une industrie à faible émission de carbone et mettre en place un ensemble de politiques et d’objectifs de développement durable qui vont au-delà de ses propres émissions pour s’étendre à ses chaînes d’approvisionnement et à ses parties prenantes externes.

Concrètement, la compagnie a déjà mis en place un certain nombre d’actions telles que l’intégration en 2020 des objectifs liés au changement climatique dans les règlements de rémunération du conseil d’administration. Ainsi, les émissions nettes de CO2 par passager-kilomètre parcouru sont l’un des six indicateurs clés de performance du conseil d’administration.

Easyjet collabore avec l’initiative Science Based Targets (SBTi), un partenariat externe à but non lucratif entre le CDP, l’ONU, le WWF et le World Resources Institute. EasyJet a aussi décidé de compenser 100% de l’empreinte carbone de l’entreprise en investissant dans des crédits carbone de haute qualité et dans la nouvelle génération d’Airbus A320neo qui offre des niveaux d’efficacité énergétique nettement supérieurs. De nouvelles procédures plus économes en énergie apparaissent: le roulage sur un seul moteur, une surveillance météorologique plus sophistiquée pour éviter les conditions difficiles, et l’examen et l’optimisation de la quantité de carburant discrétionnaire sur chaque vol.

N’attendons pas de miracle du jour au lendemain

Même s’il faut rester prudent et lucide, sachant qu’il n’est pas réaliste d’attendre des entreprises qu’elles apportent des changements radicaux à leurs modèles commerciaux du jour au lendemain, et il est tout aussi irréaliste d’attendre d’entreprises comme easyJet qu’elles renoncent à répondre à la demande manifeste des consommateurs. 

En produisant un Climate Scorecard pour les actifs exposés à l’environnement, nous sommes arrivés à la conclusion que tous les éléments analysés pour Easyjet contribuent à un score positif et démontrent que la compagnie est globalement sur la bonne voie, même s’il reste du chemin à faire. Les obligations Easyjet ne sont pas encore vertes mais elles peuvent être un investissement approprié selon les promesses d’une trajectoire environnementale qui semble encourageante.