La réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) de ce jour pourrait bien être déjà celle marquant la fin du cycle de resserrement monétaire enclenché il y a douze mois. Nous estimons que la Fed devrait laisser entendre que les crises bancaires aux Etats-Unis et en Europe ont affecté les conditions monétaires en durcissant l’accès au crédit et que la situation actuelle modifie les paramètres permettant d’apprécier la nécessité d’une poursuite du cycle de hausse de taux. Nous nous attendons à ce que la banque centrale modifie sensiblement dans ce nouveau contexte ses prévisions pour les prochains niveaux de taux directeurs d’ici à la fin de l’année.
Les marchés semblent désormais attendre des ajustements nets de l’ordre de 120 points de base (pdb) par rapport à leurs anticipations précédents sur les échéances de septembre et décembre, abaissant à 4,3% le niveau attendu en fin d’année. Il sera crucial d’observer dès ce mercredi soir les nouvelles anticipations de taux des membres du comité afin de confirmer si les attentes actuelles du marché seront confirmées par un changement d’attitude des décideurs. Il n’y a que deux semaines, les anticipations de taux directeurs pour la fin décembre étaient encore de 5,6%. Les marchés obligataires ont déjà largement réagi en abaissant les taux à 10 ans de 4,06% à 3,5% et les taux à 2 ans de 5,1% à 4%, faisant ainsi chuter le différentiel de rendement de manière manifeste.
Un discours plus «dovish» pourrait supporter une nouvelle hausse des actifs financiers à la condition expresse qu’il soutienne avec crédibilité que le changement de politique n’est pas directement lié aux risques d’instabilité du système financier et bancaire. Le dollar pourrait faire les frais de ce nouveau paradigme qui profitera aux actifs risqués.