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Début de correction sur les actions

L'analyse technique. Les Bourses ont buté plusieurs fois sur leur «plafond de verre», l’heure d’un repli semble venue.

Début de correction sur les actions
24 septembre 2020, 20h53
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C’était inéluctable. A force de tester les résistances techniques (là où l’offre empêche de progresser d’avantage) sans pouvoir «passer l’épaule», les places boursières ont entamé un retour qui pourrait faire tache d’huile. Depuis le record historique du 2 septembre dernier, le S&P 500, l’unique baromètre de la planète, a abandonné 10%. Ce n’est pas une catastrophe en soi et même si les gains annuels se sont envolés, il est évident que cette mini euphorie devait avoir une fin.  Cette remarque est pertinente pour le Nasdaq qui a bénéficié de la pandémie pour s’attirer les flux de fonds, les sociétés qui le composent étant peu affectées et même favorisées par les restrictions. La perte sur cet indice se monte ainsi à 14% en septembre, ce qui laisse tout de même et pour l’heure un gain annuel de 24%! L’indice paneuropéen DJ Europe 600 a plafonne  En Europe, les places boursières sont restées très en retrait par rapport aux sommets atteints en février dernier. Au mieux de sa forme, l’indice paneuropéen DJ Europe 600 a plafonné à 13% en dessous du plus haut annuel et navigue actuellement à 18% de cette marque impossible à atteindre pour des économies beaucoup moins impactées par le secteur technologique. Une  correction plus «appuyée» pourrait fort bien nous amener 5 à 8% plus bas, et il n’est pas agréable de penser que nous sommes en pleine période saisonnière des crashs boursiers.   Tous les coups bas sont permis L’élection américaine va être serrée, même si les bookies donnent 55% de chances à Biden de l’emporter, ce qui implique grosso modo 52% des voix. Une victoire du démocrate n’est pas forcément bien perçue des milieux financiers, même si le ton peut s’adoucir un peu au niveau international. La top des priorités des Etats-Unis est d’empêcher la Chine d’accéder au rang de numéro 1 mondial et tous les coups bas sont permis. On pointe du doigt les Chinois, les Russes, mais les efforts colossaux des américains pour tirer dans les pattes des autres sont au moins aussi importants. Il est donc douteux qu’une élection de Biden marque la fin de la guerre que se livre les deux puissances. Trump est focalisé sur Wall-Street et ne fera rien pour contrarier les financiers, car pour lui la santé du pays passe par là. Les lobbies ne le disent pas, mais une réélection du locataire de la maison Blanche les arrangeraient bien… Il faut reconnaître que les démocrates ont réussi une fois de plus à ne pas faire rêver leurs électeurs. Les caciques tiennent les rênes du parti et une candidate comme Kamala Harris, à qui ils ont bien savonné la planche, aurait gagné haut la main. Sur le front des vaccins, les effets de manche des Américains et des Russes, notamment, aboutiront à des cocktails efficaces à 30%, donc pas des vaccins dignes de ce nom. Le salut du commerce semble désormais entre les mains des tests qui peuvent (presque) tout changer. Le jour où tout un chacun pourra se tester sans passer par des procédures et avoir le résultat dans les 30 minutes, une grande étape aura été franchie. Il ne sera alors pas incongru de demander un test effectué dans les dernières 48h et montrable sur un smartphone, par exemple. Le public sera sécurisé, les organisateurs aussi, et en attendant mieux cela permettra aux commerces quels qu’ils soient de repartir. Le marché suisse a vécu sa modeste euphorie et revient désormais autour des 10200 points, son niveau central depuis le mois de juin. Les blue chips semblent bien résister par rapport à d’autres places boursières plus à risque, comme le CAC40 par exemple. Le potentiel de chute du SMI semble limité à une zone comprise entre 9600 et 9800. Le métal jaune n’est plus une valeur refuge Bizarrement on entend plus trop les aficionados inconditionnels de l’or qui nous parlaient de cours bien au-delà des 2500, voire 3000. Dame, de 2075 à1850 la douche est un peu froide, et ce n’est probablement que le début. Quand les investisseurs auront compris que le métal jaune n’est plus une valeur refuge et qu’il ne varie qu’en fonction des humeurs des financiers, ils auront fait un grand pas en avant dans la compréhension d’un actif où l’offre est surabondante. Contrairement à tous les autres métaux, la production de l’or excède de 50% le besoin économique. En d’autres termes, la moitié des onces extraites est achetée par les financiers qui placent cette valeur «refuge» en portefeuille. Ce qui a pour effet de déclencher un sérieux retour de manivelle quand il n’est plus à la mode. Comme expliqué de manière un peu provocatrice le mois dernier (L’Agefi du 21 août), les mains faibles sont entrées dans la danse au plus mauvais moment et lorsque votre barman en parle et votre femme de ménage aussi, c’est très mauvais signe. C’est personnellement un indicateur qui ne m’a jamais déçu. La chute du dollar semble avoir secoué la BCE qui en a un peu marre d’être à chaque fois le dindon de la farce. Après avoir touché les 1.20 dollars, celui-ci s’est raffermi sous les 1.17. Rien de majeur pour l’instant, la tendance semblant toujours orientée en direction des 1.23-1.25. Ce qui est certain, c’est que la guerre des devises continue de plus belle... *Associé, GFA Geneva Financial Adviser