La propagation du coronavirus a mis la Suisse et ses pays voisins sous tension. Outre les risques pour la santé, les préoccupations relatives aux conséquences économiques de la crise sont de plus en plus palpables.
Si d'un point de vue sanitaire, en tout cas en Europe, la crise est de mieux en mieux maîtrisée, d'un point de vue économique les conséquences ne sont encore que peu ressenties à ce jour.
Les conséquences économiques
Cela va bien au-delà des secteurs évidemment très touchés, comme l'industrie du tourisme ou l'événementiel. Une réduction de la consommation, des interruptions dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, des achats de matériaux plus difficiles ou des employés malades ou placés en quarantaine: peu d'entreprises sont épargnées par ces effets.
Impact sur le marché des fusions-acquisitions
En considération de cet environnement particulier, que s'est-il passé en 2020 dans le marché des fusions-acquisitions (M&A)? Quelle est la dynamique actuelle? Et surtout à quoi va ressembler l'avenir?
Si l’activité M&A des PME suisses sur les 9 premiers mois de 2020 a clairement faibli, ces opérations sont revenues en force au quatrième trimestre. D'une manière générale, on parle plus d'un report de transactions que d'une annulation, ce qui a largement contribué à dynamiser la fin de l’année 2020. En dépit de la reprise en fin d’année, le volume d'activité M&A des PME suisses en 2020 accuse une baisse d'environ 4 % du nombre de transactions par rapport à 2019. Avec un total de 187 transactions par ou ayant pour cible des PME suisses, les activités de M&A se sont finalement relativement bien maintenues.
Sur le plan mondial, le marché M&A s'est également bien rattrapé en fin d'année 2020 pour terminer avec une baisse assez similaire à la Suisse en termes de nombre de transactions. Concernant la valeur totale des transactions réalisées, le recul est nettement plus important car le marché des large caps a été plus sévèrement touché.
Alors que le marché semble s'être assez bien repris, l'offre d'entreprises à vendre est encore nettement plus faible qu'avant la pandémie. Une raison pouvant expliquer cela est certainement l'impact négatif sur les valorisations d'entreprises qui se trouvent dans des secteurs critiques (événementiel, tourisme, gastronomie). Les patrons d'entreprise ont également préféré se concentrer sur la gestion de leur société dans ce contexte difficile, plutôt que d'initialiser un processus de vente exigeant du management des ressources considérables dont l'aboutissement n'est pas garanti.
En termes de type de transaction, nous observons en Suisse qu'en 2020 les transactions transfrontalières ont fortement baissé tandis que les transactions domestiques ont progressé d'environ 17%.
Quant aux transactions impliquant un acteur du private equity, elles ont fortement augmenté au vu des liquidités élevées disponibles.
Les raisons motivant la reprise d'une entreprise
Parmi les motivations du repreneur dans le cadre du rachat d'une structure, nous en retenons trois qui semblent être privilégiées dans la situation actuelle:
- Accélérer la croissance
- Etoffer le portefeuille de produits et de technologies
- Disposer des moyens et structures optimales pour assurer l'avenir de l'entreprise
Un contexte favorable
Même si certains secteurs sont clairement plus attractifs que d'autres en cette période, la pandémie reste un facteur exogène et ne remplace pas les qualités intrinsèques de l'entreprise.
En raison des taux d'intérêts extrêmement bas, les financements bancaires vont rester très attractifs, ce qui contribuera à renforcer la demande pour reprendre des sociétés. Les valorisations d'entreprises dans les secteurs porteurs, tels que l'informatique, sont encore très élevées.