La Bourse suisse a fortement reculé vendredi, bouclant la semaine sur une note négative. Le SMI a fini un peu au-dessus des 11'600 points. Lundi, il avait encore terminé de peu au-dessus des 11'900. La séance s'est déroulée dans le calme avec pour point d'orgue le retour en Bourse de Sunrise.
A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée, les investisseurs étant toujours préoccupés par la perspective d'une attitude plus ferme que prévu de la Réserve fédérale américaine (Fed) face aux derniers chiffres de l'inflation.
Les investisseurs se montrent nerveux «suite aux commentaires du président de la Fed Jerome Powell, à savoir qu'une nouvelle réduction en décembre pourrait ne pas se produire», a commenté Quincy Krosby de LPL Financial.
Lors d'un discours à Dallas (Texas) jeudi, M. Powell a déclaré que l'économie américaine n'envoyait «aucun signal indiquant que nous devons nous dépêcher de baisser les taux». «L'inflation se rapproche de notre objectif de long terme, soit 2%, mais elle n'y est pas encore. Nous nous engageons à terminer le travail», a ajouté le banquier central.
En Europe, la Commission européenne prévoit une progression du produit intérieur brut (PIB) de 1,3% en 2025, après 0,8% en 2024. L'inflation devrait diminuer à 2,1%, après 2,4% cette année.
En Suisse, le PIB a enregistré au troisième trimestre une progression de 0,2% en rythme annuel. Le secteur des services a porté la croissance helvétique entre juillet et septembre, contrairement à l'industrie.
Le SMI a reculé de 1,33% à 11.627,04 points, plus bas à 11.602,43 points et plus haut à 11.716,59 points. Le SLI a cédé 1,29% à 1912,16 points et le SPI 1,24% à 15.488,11 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont reculé et six avancé.
Swatch (+2,2%), Sandoz et Swiss Re (chacun +1,0%), ainsi qu'Adecco (+0,6%) ont terminé sur le podium du jour.
Le géant des médicaments de substitution a décroché auprès de la Commission européenne une homologation pour sa version biosimilaire du traitement ophtalmique phare Eylea (aflibercept) du laboratoire new-yorkais Regeneron.
Citigroup et CFRA ont relevé l'objectif de cours du réassureur au lendemain de ses chiffres, confirmant respectivement «buy» et «hold». L'analyste de Citigroup a réduit de 16% ses prévisions de BPA pour l'ensemble de l'année 2024 en raison de la charge des provisions. Toutefois, cela sera partiellement compensé par un résultat sous-jacent plus solide au troisième trimestre, prévoit-il.
Lonza (-8,3%) a fini lanterne rouge, derrière VAT Group (-3,9%) et Straumann (-2,3%).
Roche (-2,2%) et Novartis (-1,1%) ont aussi fléchi. Les actions de grands groupes pharmaceutiques européens ont décroché en Bourse, en raison de la nomination probable au ministère de la Santé des Etats-Unis de Robert F. Kennedy Jr, notoirement sceptique vis-à-vis des vaccins. On prête aussi à ce personnage de vouloir lutter contre la malbouffe et Nestlé (-1,6%) n'a pas échappé à la tendance.
Egalement sous pression, Givaudan (-1,8%) a été pénalisé par un abaissement de recommandation à «underweight», contre «equal weight» précédemment, et d'objectif de cours par Barclays. Des ajustements de valeur sont intervenus depuis septembre pour le secteur des arômes et parfums, alimentés par les craintes de ralentissement de la croissance et d'une hausse des taux d'intérêts, a notamment commenté l'analyste.
Au lendemain de ses données intermédiaires, Swiss Life (-0,3%) a cédé du terrain, ne profitant pas d'un relèvement d'objectif de cours par Vontobel, qui a confirmé «hold». L'analyste voit un potentiel de hausse pour ses prévisions, notamment pour ce qui concerne le dividende.
Sur le marché élargi, le fabricant thounois de modules solaires Meyer Burger (-62,7%) a perdu son principal client. La société d'investissement dans les énergies renouvelables D. E. Shaw Renewable Investments (Desri) a résilié avec effet immédiat l'accord-cadre qui le liait au spécialiste du photovoltaïque en difficultés.
Le numéro deux suisse des télécommunications Sunrise a fait son retour en Bourse avec un cours de clôture à 41,80 francs. A l'ouverture, l'action s'affichait à 44,75 francs. Le numéro un Swisscom (-0,8%) a bien limité la casse au SMI.
L'aciériste lucernois Swiss Steel (-3,8%) va supprimer 800 postes à temps plein en Suisse et à l'étranger. Le groupe a expliqué qu'il adaptait ses capacités aux conditions économiques actuelles et à la faiblesse persistante de la demande. En Suisse, cela passera sans doute par 80 licenciements. (AWP)