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Changement des niveaux de valorisation sur les marchés

La valorisation du S&P 500 est passée d’un P/E de 31,6 fois, courant 2021, à un récent plus bas de 17 fois.

Pierre-François Donzé
Banque Bonhôte & Cie - Gérant discrétionnaire
18 octobre 2022, 20h20
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Cette année nous avons assisté à un véritable dégonflement des multiples de valorisation sur les marchés. Cette contraction a été d’une rapidité historique, puisqu’elle s’est produite en un temps record, plus de trois fois plus vite que celle de l’éclatement de la bulle internet en 2000.

La valorisation du S&P 500 est passée d’un P/E (Price-Earnings ratio) de 31,6 fois, courant 2021, à un récent plus bas de 17 fois. Il avait fallu plus de 3 ans (de juillet 1999 à octobre 2002) pour atteindre un tel niveau de valorisation au début des années 2000. La faible valorisation du S&P 500 est marquée par la part des titres ayant un P/E inférieur à 10 fois, car elle représente désormais plus de 21% de l’indice. En comparaison, au cours des périodes troublées de 2018 et 2020, cette part avait atteint respectivement 24% et 30%. Concernant les valeurs moyennes américaines, elles ont réalisé la même performance que les grandes capitalisations (-25% pour le SPX et le RTY 2000, -32,7% pour le NDX), car la hausse des taux a plus affecté les larges caps technologiques, qui étaient très chèrement valorisées, soutenues par la politique de taux bas menée par la Fed.

La surperformance des valeurs technologiques, de luxe ou des secteurs cycliques a été le moteur de la performance spectaculaire des indices boursier ces dernières années. Par conséquent, les indices sont devenus beaucoup plus sensibles au mouvement brutal de hausse des taux que nous avons connu dernièrement. En effet, aux Etats-Unis les taux ont augmenté de 300 points de base en quelques mois seulement, ce qui a brusquement fait plonger les marchés. La sous-performance des indices riches en valorisations technologiques ou cycliques (comme le Nasdaq ou le SOXX, indices des semi-conducteurs) reflète parfaitement la remontée rapide de l’aversion au risque et implique un fort ralentissement qui pourrait ne pas se produire.