La Bourse suisse a retrouvé de l'éclat vendredi en clôture grâce aux déclarations très attendues de Jerome Powell, le patron de la Fed, à Jackson Hole. La porte ouverte à une baisse des taux directeurs a rassuré les intervenants, les Bourses européennes et américaine repartant clairement de l'avant, alors que le dollar reculait.
«Le temps est venu pour un ajustement de politique» monétaire, a assuré le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans un discours au symposium rassemblant des banquiers centraux à Jackson Hole. "La direction à prendre est claire, le rythme des baisses de taux dépendra des données à venir, de l'évolution des perspectives et de l'équilibre des risques", entre maintien du plein emploi et contrôle de l'inflation, a-t-il précisé.
Sa «confiance a augmenté quant au fait que l'inflation est sur un sentier durable de retour à 2%», la cible fixée par la banque centrale. Le patron de la banque centrale américaine s'est «toutefois montré prudent quant à la future trajectoire des taux d'intérêt et à l'ampleur des futures hausses - la dépendance aux données reste le mode opératoire», a souligné l'économiste Christian Scherrmann de DWS dans un commentaire.
M. Powell «a également laissé entendre que les leçons avaient été tirées. Il s'agit peut-être d'une indication discrète selon laquelle la Fed est prête à réduire les taux d'intérêt de plus de 25 points de base si la situation économique l'exige», a analysé M. Scherrmann.
A Wall Street, les trois principaux indices évoluaient nettement dans le vert.
Le SMI a clôturé en hausse de 0,34% à 12.347,46 points, plus bas à 12.234,52 points et haut à 12.351,97 points. Le SLI a gagné 0,39% à 2007,69 points et le SPI a progressé de 0,33% à 16.399,07 points.
Une majorité de valeurs vedettes a terminé la séance dans le vert, emmenées par Swiss Re (+1,7%), Sonova (+1,5%) et Kühne+Nagel (+1,3%). Les analystes de RBC ont relevé l'objectif de cours du réassureur à 120 francs, contre 114 francs précédemment, et confirmé à «sector perform», au lendemain de sa solide copie semestrielle.
Swisscom (+0,7%) n'a pas semblé perturbé par une attaque informatique qui a paralysé les services de paiement comme Twint.
Nestlé (+0,1%) est parvenu à remonter la pente. La multinationale veveysanne a mis fin jeudi soir au mandat du directeur général Mark Schneider après huit ans et annoncé son remplacement par un homme du sérail, le Français Laurent Freixe, dernièrement en charge de la région Amérique latine. Celui-ci a promis que les coûts seront réduits et que les ressources iront en priorité aux produits phares, afin de gagner des parts de marché. La stratégie sera présentée aux investisseurs le 19 novembre.
Les deux autres poids lourds, Roche (bon +0,1%, porteur -0,1%) et Novartis (stable) ont pris des chemins divergents.
Parmi les rares perdants figurent Lonza (-0,9%), Sandoz Group (-0,5%) et Logitech (-0,4%).
Sur le marché élargi, Asmallworld (+9,0%) a rebondi. Le réseau social pour voyageurs fortunés a eu affaire à davantage de demande de janvier à juin, lui permettant d'améliorer recettes et bénéfice.
La Banque cantonale de Lucerne (+0,5%) est parvenue à augmenter ses recettes semestrielles dans son activité phare de crédit malgré les baisses de taux d'intérêt, lui permettant de reconduire ses objectifs 2024.
Accelleron (-3,0%) a vu Kepler Cheuvreux abaisser sa recommandation à «hold», de «buy, tout en relevant l'objectif de cours de 10 francs à 47 francs. Pour les experts, il est temps de faire une pause, après une longue accélération. Le groupe argovien devrait profiter de la décarbonation de l'industrie maritime, qui offre défis et opportunités.
Calida (-0,4%) a bouclé son programme de rachat d'actions lancé au début du mois. La demande a dépassé l'offre l'initiale d'acquérir 829'061 titres à un prix unitaire fixe de 28,50 francs, pour un volume total de 23,6 millions de francs. (AWP)