La Bourse suisse a terminé sur une note nettement positive jeudi. Les investisseurs ont bien réagi à la décision de la Banque centrale européenne (BCE) d'abaisser ses taux. Ils ont aussi digéré les résultats intermédiaires de plusieurs blue chips, dont Nestlé qui a bien soutenu l'indice SMI qui a refranchi la barre symbolique des 12.300 points.
La BCE a porté à 3,25% le taux sur les dépôts, qui fait référence. Elle ne s'est toutefois pas engagée sur la suite de l'assouplissement monétaire. L'institution de Francfort estime que le processus de désinflation «est en bonne voie», nourri par une économie atone, mais elle continuera d'adopter une approche basée «sur les données» pour décider, «réunion par réunion», de l'évolution des taux, selon un communiqué.
«Le prochain mouvement de l'institution monétaire sera surveillé par tous les investisseurs», a commenté l'analyste John Plassard de Mirabaud Bank.
A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée. Les investisseurs saluaient la publication des ventes au détail, qui ont augmenté en septembre et plus que prévu par le marché.
Ce nouveau signe de la bonne santé du consommateur américain a renforcé l'optimisme quant à la capacité de la banque centrale américaine (Fed) à faire baisser l'inflation sans entraîner la première puissance économique de la planète en récession.
En Suisse, le commerce extérieur s'est replié en septembre, les exportations horlogères essuyant même la plus grosse chute depuis le début de l'année, de 12,4% sur un an à 2,05 milliards de francs.
Le SMI a terminé en hausse de 0,91% à 12.304,27 points, plus haut à 12.353,12 et un plus bas à 12.130,49. Le SLI a gagné 0,67% à 2005,73 points et le SPI 0,78% à 16.350,96 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 28 ont progressé et 12 reculé.
Le podium du jour se compose de Schindler (+4,8%), Lonza (+3,0%) et Nestlé (+2,5%).
Le fabricant lucernois d'ascenseurs et d'escaliers roulants a nettement étendu ses marges sur les neuf premiers mois de l'année, nonobstant un chiffre d'affaires en baisse. Ce dernier est lesté par des effets de changes, sans lesquels il afficherait une croissance honorable.
Le géant de Vevey est passé de lanterne rouge au podium après les déclarations de la direction. Le géant de l'alimentation a vu ses recettes reculer sur neuf mois et ajusté à la baisse ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice. De janvier à septembre, le chiffre d'affaires de la multinationale a reculé de 2,4% sur un an à 67,1 milliards de francs. La croissance organique s'est inscrite à 2%, tandis que la croissance interne réelle (RIG) a atteint 0,5%, des résultats inférieurs aux projections des analystes.
Le conglomérat industriel zurichois ABB (+2,4%) a poursuivi sur la voie de la croissance au troisième trimestre, bénéficiant toujours d'une bonne demande pour l'activité électrification. Le chiffre d'affaires a atteint 8,15 milliards, soit une progression de 2,3% portée aussi bien par les volumes que par les ajustements de prix. Le bénéfice net s'est inscrit à 947 millions de dollars, en hausse de 7,4%.
Les poids lourds pharma Novartis (+0,2%) et Roche (+0,7%) ont sous-performé l'indice.
Dans le camp des perdants, Adecco (4,3%) a fini lanterne rouge, derrière Givaudan (-1,6%) et Swatch (-1,0%).
L'horloger biennois a souffert de la baisse des exportations horlogère en septembre, elles-mêmes plombées par la faiblesse du marché chinois. Son concurrent genevois Richemont (-0,2%) s'est lui montré plus résistant à ces nouvelles.
Quatrième blue chips à avoir publié des résultats intermédiaires, l'équipementier de pompes à vide VAT Group (-0,7%) est parvenu à stabiliser son chiffre d'affaires au troisième trimestre à 209,4 millions (-0,2%), tout en voyant les entrées de commandes nettement progresser. Les résultats manquent les attentes des analystes. Dans la foulée, Vontobel a réduit l'objectif de cours, tout en confirmant «buy».
Sur le marché élargi, le producteur de dispositifs d'injection Ypsomed (+2,9%) a annoncé l'inauguration d'un site de production en Allemagne et sa volonté d'étoffer ses capacités. (AWP)