• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

Alors que le marché chinois s’envole, les actions suisses sortent juste la tête de l’eau

L’indice SPI, aidé par les dividendes, reprend une timide avance sur son niveau de début d’année. S’il fait mieux que la majorité des Bourses européennes en 2020, l’écart se creuse avec les Etats-Unis et la Chine.

Des écarts considérables existent entres les titres les plus en vogue et ceux qui ont chuté sur le marché SIX Swiss Exchange.
Des écarts considérables existent entres les titres les plus en vogue et ceux qui ont chuté sur le marché SIX Swiss Exchange.
14 octobre 2020, 16h58
Partager
Le marché action chinois a franchi un record en dépassant les 10.000 milliards de dollars de capitalisation globale. Réaliser une performance positive pour un marché des actions tient pourtant presque de l’exploit entre la pandémie de Covid-19 et la récession mondiale. Et cela malgré une politique très expansionniste des banques centrales ainsi que des taux d’intérêt extrêmement bas, voire négatifs, qui servent de soutien. C’est aussi ce que réussit, de manière bien plus modeste, le marché suisse des actions dans son ensemble. L’indice SPI affiche ainsi un gain d’environ 0,1% par rapport au 1er janvier dernier, alors que le SMI a reculé d’un peu plus de 3%. La différence se joue au niveau des dividendes, que le SPI inclut. C’est mieux que la majorité des Bourses européennes, à l’exception des marchés scandinaves (sauf Oslo), mais moins bien que les indices américains S&P 500 et Nasdaq (respectivement près de 9% et plus de 30%). Ce dernier bénéficie de l’ascension parfois vertigineuse de valeurs technologiques comme Apple, Alphabet (Google), Facebook, Netflix ou Tesla. La Chine en verve Sans oublier les Bourses de Shanghai et Shenzen  dont le record de capitalisation fait l’actualité du jour. Rapportés par Bloomberg et le Financial Times, Ces 10.000 milliards de dollars restent cependant bien modestes face aux 40.000 milliards du numéro un américain.  L’indice CSI 300 a gagné plus de 17% en 2020 sous l’impulsion de l’accélération de la reprise économique de la Chine.   Les investisseurs institutionnels et les investisseurs étrangers détenaient plus de 70% du flottant de toutes les actions chinoises à la fin juin 2020; ce qui a contribué à réduire la volatilité de ce marché, d’après une estimation de la banque d’investissement China Renaissance citée par le FT. Le grand écart en Suisse Pour sa part, le marché suisse présente un ratio cours/bénéfices (price to earnings ratio) d’un peu moins de 20 fois les bénéfices estimés pour les 12 prochains mois, selon le consensus IBES (Institutional Brokers’ Estimate System) de Thomson Reuters. Un niveau semblable à celui du marché chinois (mais avec les bénéfices des 12 derniers mois) et en dessous du marché américain (un PER de l’ordre de 22x). Le marché suisse se caractérise en particulier par des contrastes saisissants. Des sociétés comme Nestlé (agroalimentaire), Givaudan (parfums et arômes), Lonza Group (sous-traitance phama et biotech), Kuehne & Nagel (logistique), Sika (chimie de construction) ou Belimo (servomoteurs pour clapets, vannes de régulation), se situent en Bourse à leur plus haut historique, après une hausse considérable cette année. Sauf pour Belimo dont l’action consolide. Ems-Chemie (spécialités chimiques), SIG Combibloc (emballages cartonnés aseptiques) ou encore Interroll (logistique interne) sont d’autres exemples de record boursier. En revanche, certaines entreprises ont vu leur cours boursier chuter de 30%, 40%, 50%, voire davantage jusqu’ici en 2020. Y figurent notamment Swiss Re (réassurance), Landis+Gyr (solutions intégrées de gestion de l’énergie), Meier Tobler (technique du bâtiment), Dormakaba (technique de sécurité) et Valora (commerce de détail et services alimentaires). Le marché suisse et son homologue américain apparaissent les plus élevés en termes de ratio valeurs boursière/fonds propres (price to book ratio) et de rendement des capitaux propres (avec des seuils respectifs d’environ 15% et 17%), d’après la BCZ et Refinitiv (fournisseur de données et d’infrastructures sur les marchés financiers). Un rendement élevé des fonds propres justifie une plus forte capitalisation boursière rapportée à ceux-ci.