C’était à la fin des années 90, je m’en souviens bien: mon propriétaire de l’époque, un vieux couple, avait fait l’acquisition de warrants sur actions. Un instrument dont ils ignoraient à peu près tout du fonctionnement et surtout du risque. Est-ce que nous sommes aujourd'hui dans une situation comparable, avec des bitcoins ou autres alternatives à la place? Est-ce aussi le cas dans le secteur immobilier quand on entend qu’un logement en propriété sur six est acquis comme objet de rendement?
Le gonflage successif des prix des actifs a déjà suffisamment noirci les colonnes des journaux et des forums en ligne – cette évolution qui, malheureusement contribue à séparer la population, est depuis longtemps un fait réel. Mais que faire face à cette situation, avec l'arrivée entre temps des taux d’intérêt négatifs non seulement pour les institutions mais aussi pour les investisseurs privés? Il n’y a bien entendu aucune recette miracle mais un précepte important qui s’applique aussi à la vie en général: différenciation. Autrement dit, une action n’est pas identique à l’autre et aucun immeuble ne se ressemble.
Celui qui veut agir et trouver une solution pour investir un excédent de liquidité devra s’efforcer de séparer le bon grain de l’ivraie. Plus concrètement, il est sans aucun doute risqué d’acquérir des titres FANG connus ou même des actions Tesla au niveau actuel, bien qu’ils puissent offrir des opportunités. D'après mon expérience, ce segment peut facilement afficher une correction de 20% à 40 %. L’acquisition de titres Roche ou Nestlé au niveau actuel est beaucoup moins risquée, tout en offrant aussi des opportunités. Etant donné que ces sociétés dépendent davantage de l’augmentation de la population et de la productivité – tout en étant très diversifiées sur le plan international – il est peu probable que les paiements des dividendes soient suspendus ou réduits.
Peut-on dormir plus tranquillement en faisant l’acquisition d’un appartement dans un bâtiment collectif neuf du village voisin? Il suffit de calculer le risque de taux d’intérêt et de non-occupation; pour obtenir un rendement acceptable, il est nécessaire d’investir du capital emprunté. Ou est-il préférable de se positionner avec un engagement inférieur via un financement participatif dans le secteur de l’immobilier? Un modèle certes séduisant mais qui jusqu’à présent, n’a pas encore accompli de cycle complet et qui s’affirme uniquement dans une longue période d’embellie? En cas de doute, mieux vaut acheter un fond immobilier établi ou (le cas échéant) amortir l’hypothèque.
Outre la différenciation, un deuxième précepte tout aussi banal ne doit pas être oublié: la diversification! Et si ces solutions ne sont pas convaincantes: faites-vous plaisir en achetant un objet d’une valeur réelle, mais de préférence «vintage»: une montre de collection, un beau tableau ou une sculpture qui vous comblera de bonheur jour après jour, ou même une voiture de collection que vous pourrez un jour vendre via Ricardo ou sur Ebay avec un minimum de perte.