L’invité: Olivier Camille
Sa fonction: CEO
Son entreprise: Reitzel
Il y a quelques années, 70% du chiffre d’affaires de Reitzel en Suisse se faisait dans la grande distribution. «Nous avons essayé de rééquilibrer nos chiffres», explique Olivier Camille dans «Be to B». En poste depuis l’été 2022, le CEO du spécialiste des cornichons et autres légumes au vinaigre indique qu’aujourd’hui la restauration représente «la moitié des ventes». Le groupe familial basé à Aigle a réalisé l’an dernier un volume d’affaires de 108 millions de francs, pour un résultat net de 3,2 millions. Quelque 20% des ventes sont faites dans les sauces, moutardes, vinaigres et huiles.
Olivier Camille a grandi en France mais il vient d’une des deux familles qui contrôlent Reitzel, son oncle Bernard Poupon en assurant la présidence. Il explique comment il a dû néanmoins faire ses preuves, même si forcément, il n’est pas «un employé comme les autres». Stéphanie Reitzel Gray a rejoint la direction cet été, au poste de directrice financière.
Une de ses marques sur la société créée en 1909 est l’engagement de Reitzel dans la durabilité. «On ne veut pas faire de greenwashing, c’est la base, assure-t-il. Notre objectif c’est de mieux faire notre métier.» Cela passe notamment par «l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs». Le marché suisse, qui représente près de la moitié du chiffre d’affaires, est «principalement» servi par des cornichons qui y sont cultivés. La France (42% des ventes) s’approvisionne auprès de producteurs français. Le reste du monde, dont les Etats-Unis et l’Australie, est fourni par la production en Inde.
Jusqu’au milieu des années 2010, la Russie représentait 30% des exportations du groupe. Un marché «important» dont Olivier Camille s’est occupé pendant cinq ans. Lors de l’effondrement du rouble, «nos clients ont arrêté de commander du jour au lendemain», se souvient-il. Ces clients «ne sont jamais revenus», ce qui a évité à Reitzel d’être touché par les conséquences de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine. «On était bien content de ne pas être dans cette situation qui a dû être assez compliquée pour beaucoup d’entreprises», avoue-t-il.
