L’invitée: Virginie Galland
Sa fonction: Directrice générale
Son entreprise: Naef Immobilier
Dans l’immobilier, les prix baissent. En particulier dans le résidentiel haut de gamme. Tel est le constat dressé par Virginie Galland. Invitée de «Be to B», la directrice générale de Naef Immobilier depuis le 1er juillet observe «une correction de 15% à 20%» sur ce segment à travers la Suisse romande. «Les tensions géopolitiques, dont la crise en Ukraine, ont bouleversé ce marché», analyse-t-elle. Et de relever que la remontée des taux d’intérêt produit aussi son effet.
La situation varie cependant selon les régions, Genève restant un marché «très tendu», nuance la responsable du numéro deux du marché derrière Gerofinance. Acteur initialement genevois, Naef a grandi à travers les cantons romands et compte 430 employés, 800 millions de francs d’états locatifs et a réalisé plus d’un milliard de francs de transactions immobilières en 2022. «On ressent une diminution de l’activité» par rapport à l’an passé, admet la responsable.
Après sept ans chez Moser Vernet, une autre régie genevoise, Virginie Galland a rejoint le groupe Naef en 2012. Son père, Jean-Paul Bart, y était alors administrateur. Parmi les priorités de la nouvelle directrice: «consolider» la croissance du groupe des dernières années. La Suisse alémanique pourrait être un nouveau terrain de développement. La question est «revenue régulièrement», mais pour l’instant Naef privilégie des partenariats avec des acteurs locaux plutôt qu’une implantation, en particulier «en raison de la langue».
La transition énergétique figure en tête des priorités affichées par Naef Immobilier. «On a fait pour la première fois cette année le bilan carbone de notre entreprise pour pouvoir calculer notre empreinte, raconte Virginie Galland. Sans surprise, 70% des émissions de CO2 sont liées à la gestion des immeubles que nous avons dans notre portefeuille.» Le groupe n’a pas «encore d’objectif chiffré de réduction», mais compte bien se conformer aux objectifs du canton. En attendant, la transition affronte des contraintes pratiques. «Quand on dit qu’il faudrait recouvrir tous les bâtiments de panneaux solaires, c’est en fait utopique, parce qu’on n’a pas la capacité de les faire», affirme-t-elle.
Un autre segment du marché immobilier se transforme, celui des bureaux. «Il y a une diminution de la demande» alimentée par la généralisation du télétravail depuis la pandémie, observe Virginie Galland. «Le ratio de mètres carrés par collaborateur a diminué aussi», continue-t-elle en soulignant un autre phénomène, à Genève: «Moins d’entreprises internationales sont venues s’installer ces dernières années.» Elle ajoute que la durée de réalisation des projets, parfois dix ans, conduit à la livraison d’objets «qui ne correspondent plus à la demande».
