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«Nous sommes dans une activité à gros volumes et à petite marge»

[VIDÉO] Robin Gordon, directeur et associé d'Interiman Group, est l’invité de «Be to B», l’émission réalisée par LFM TV et «L’Agefi».

Robin Gordon, directeur et associé d'Interiman Group, s’alarme de voir la Suisse ignorer les conséquences du vieillissement de la population.
Media One
Robin Gordon, directeur et associé d'Interiman Group, s’alarme de voir la Suisse ignorer les conséquences du vieillissement de la population.
13 février 2023, 17h00
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L’invité: Robin Gordon

Sa fonction: Directeur et associé

Son entreprise: Interiman Group

🔴 Portée par un taux de chômage inférieur à 3% depuis des mois et une croissance qui résiste, la Suisse subit une pénurie de main-d’œuvre dans plus d’un secteur. Cette situation n’a pas empêché le groupe Interiman d’annoncer un chiffre d’affaires record de plus d’un demi-milliard de francs en 2022. Le leader suisse du travail temporaire profite de la volonté de flexibilité d’un nombre grandissant de travailleurs, explique dans «Be to B» son directeur, Robin Gordon, qui est aussi associé et actionnaire du groupe fondé en 1998 et toujours contrôlé par Raymond Knigge.

🔴 Interiman compte près de 500 collaborateurs internes et place 6000 à 7000 temporaires chaque jour chez ses clients. «Nous sommes dans une activité à gros volumes et à petite marge», indique Robin Gordon. Le groupe, qu’il a rejoint en 2007, ne communique pas son bénéfice. Pour devancer en Suisse des acteurs internationaux comme Adecco et Manpower, Interiman a choisi «de ne pas tout faire sous une même marque». Plus de 10 filiales ont été créées afin de s’adresser «à des secteurs d’activité bien particuliers», ajoute-t-il. Cette stratégie implique «des coûts», puisque les marques ont leur site internet, par exemple, reconnaît-il. Mais qui sont «largement amortis par l’impact que nous avons» grâce à la spécialisation.

🔴 Robin Gordon s’alarme de voir la Suisse ignorer les conséquences du vieillissement de la population. «J'espère que, à un moment donné, nos décideurs politiques se penchent vraiment sur cette problématique […] Il va falloir qu'on réfléchisse à des nouveaux pays qui ne sont probablement pas dans l'Europe» pour aller chercher la main-d’œuvre qui manque. L’an passé, «un record de postes ouverts» a été enregistré, rappelle-t-il. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) en a annoncé 100.000 en juin. «Il se trompe rarement. En fait, il prédit déjà, en 2025, 250.000 postes vacants en Suisse, et probablement, en 2030, 500.000», avertit le CEO.

🔴 Outre l’immigration, la flexibilisation des conditions de travail constitue une réponse à cette pénurie, assure Robin Gordon. La jeune génération souhaite «reprendre la main sur son agenda», observe-t-il. Certains souhaitent «travailler le week-end» pour aller skier le lundi et le mardi parce qu’il n’y a «personne sur les pistes et que c’est moins cher. Ce n’est pas une caricature, ça existe vraiment», assure-t-il.

🔴 Proposer de travailler aux plus de 65 ans apporte une autre réponse. «Enormément de seniors voudraient travailler, mais pas à 100%», avance Robin Gordon. Interiman prévoit de lancer «dans quelques semaines» une nouvelle entreprise consacrée à ces travailleurs âgés. Le secteur médical n’est pas le seul débouché possible, selon le directeur. L’hôtellerie comme l’industrie pourraient être intéressées, espère-t-il.