Entre 2019 et 2020, la Suisse a enregistré une baisse de la durée moyenne de travail de 3,4% en raison de la pandémie. Mais si l'on oublie le Covid, le temps passé à travailler ne cesse de diminuer depuis 2010.
En 2020, une personne active occupée travaille en moyenne 1495 heures par année en Suisse, peut-on lire dans un communiqué de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Par rapport à il y a dix ans, ce nombre d'heures a diminué de 7,2%, soit une baisse de 13,8 jours de travail à temps complet.
En 2020, les conséquences de la crise Covid sur le marché du travail ont été considérables: hausse du nombre des chômeurs, forte augmentation du nombre de salariés touchés par la réduction de l'horaire de travail (chômage partiel) et du nombre d'indépendants soumis à des restrictions d'activité. La hausse du nombre des chômeurs et, en corollaire, la légère baisse du nombre de personnes actives occupées se répercutent sur le volume du travail, mais de manière très limitée.
Entre 2019 et 2020, la Suisse a enregistré une baisse de la durée de travail de 3,4%, en raison principalement de la progression des heures d'absence en raison du chômage partiel et des restrictions d'activité des indépendants. La branche "hébergement et restauration" a connu la plus forte baisse (-22,2%).
La décennie précédente entre 2010 et 2019, la durée annuelle de travail par personne active occupée a baissé de 3,9%, soit une baisse de 7,4 jours de travail. Cette réduction s'explique par la croissance du temps partiel et des vacances, la hausse de certains types d'absences ainsi que la baisse des heures supplémentaires.
Vacances en hausse
Entre 2010 et 2020, le nombre de semaines de vacances contractuelles des salariés à plein temps a augmenté de 5,0 à 5,2 semaines par année, soit 0,8 jour de vacances en plus. La progression des jours de vacances est un peu plus marquée chez les indépendants à plein temps, le nombre de semaines de vacances étant passé de 3,3 à 3,6 sur la même période, soit 1,4 jours en plus.
La tendance à la hausse des vacances se poursuit depuis que les données existent (1996) et contribue à la diminution des heures de travail. Il faut noter qu'en 2020, la pandémie a conduit à une forte diminution des vacances effectivement prises (3,9 semaines par salarié à plein temps en 2020). Sans cette baisse, le recul de la durée annuelle effective de travail aurait été encore plus marqué entre 2019 et 2020.
Le recul du temps passé au travail est plus fort chez les hommes (-5,2%) que chez les femmes (-1,1%) et chez les Suisses (-4,6%) que chez les étrangers (-3,2%). L'horaire de travail s'est davantage réduit chez les indépendants (-8,4%) que chez les salariés (-2,9%).
La baisse a été plus marquée chez les personnes avec enfants de 0 à 6 ans (-6,8%) que chez les personnes avec enfants de 7 à 14 ans (-3,7%) et que chez les personnes sans enfant de moins de 15 ans (-4,1%).
Toutes les branches concernées
Considérée selon les branches économiques, la baisse des heures de travail se constate dans toutes les branches. Ce sont les branches "Arts, loisirs, ménages privés, autres" (-5,9%), "Agriculture, sylviculture" (-5,6%) et "Administration publique" (-4,7%) qui ont enregistré les baisses plus fortes.
En comparaison internationale, la durée de travail a aussi reculé entre 2010 et 2020 dans l'Union européenne (-7,3%), l'équivalent de 14,2 jours de travail, une baisse similaire à celle observée en Suisse (-7,2%). En comparant avec les pays voisins, la baisse du temps de travail en Suisse est plus forte qu'en Allemagne (-6,6%), mais moins forte que celle observée en Italie (-12,3%), en Autriche (-9,8%) ou en France (-9,0%). (AWP)