L’invité: Pierre Blanc
Sa fonction: Directeur général
Son entreprise: Leclanché
Pierre Blanc a pris la direction générale de Leclanché le 31 octobre. Spécialisée dans les batteries, la société emploie près de 300 personnes, dont une moitié au siège historique d’Yverdon-les-Bains. Malgré l’électrification grandissante de l’économie, l’entreprise reste dans les chiffres rouges. Elle a réalisé une perte de 80 millions de francs en 2021 et vient de décider une augmentation de capital de 170 millions.
Dans «Be to B», le nouveau CEO rappelle l’utilité des batteries lithium produites par Leclanché et comment elles peuvent être employées avec des piles à combustible, auxquelles elles sont souvent comparées à tort. Pierre Blanc avance que le groupe a besoin d’«à peu près deux ans pour atteindre les volumes qui vont permettre d’être à l’équilibre. On va essayer de faire cela plus vite, mais il faut être réaliste. On est dans des marchés où l’industrie est lourde. C’est comme un paquebot, ça ne se redirige pas du jour au lendemain.»
L’entreprise qui travaille avec la Compagnie générale de navigation (CGN) mise aussi sur le transport ferroviaire. «En Suisse on est peut-être gâté, souligne-t-il. L’ensemble des voies est électrifié. Mais prenez l’Allemagne, 40% des voies ne le sont pas, les trains y tournent encore au diesel.»
Le binational suisse et irlandais a rejoint l’entreprise en 2000 comme ingénieur. Il a contribué au dépôt de plusieurs brevets permettant d’améliorer les processus de production des batteries, notamment pour réduire leur impact sur l’environnement. Cependant, au cours des 113 ans d’existence de Leclanché, «il n’y a jamais vraiment eu de révolution technologique, il y a eu des évolutions technologiques et ces évolutions vont continuer. Il y aura des technologies qui vont remplacer un jour le lithium, mais on n’est pas encore à ce stade-là.»
Enfin, Pierre Blanc se réjouit que Leclanché dispose d’un centre important en Allemagne. Il permet au groupe «d’accéder au marché européen [ainsi qu’]aux fonds de financement européens, notamment pour la recherche, et d’être moins exposé aux discussions [politiques] qui ont lieu en ce moment.»