L’invité: Stéphane Jayet
Sa fonction: Vice-président
Son entreprise: Fédération suisse du voyage
«Nous sommes confiants.» A quelques semaines de la fin de 2023, première année complète d’activité normale après la pandémie, Stéphane Jayet estime que la «très, très grande majorité des acteurs du voyage ont rejoint les chiffres noirs». Invité de «Be to B», le vice-président de la Fédération suisse du voyage (FSV) s’attend aussi à une bonne année 2024, malgré les incertitudes géopolitiques liées notamment à la guerre en Ukraine et celle entre Israël et le Hamas. La branche affronte cependant un défi, celui de «rembourser les crédits Covid». Le voyagiste se plaint aussi de la lenteur du remboursement des indemnités chômage.
Cette année, les voyageurs suisses «se sont fait plaisir», observe Stéphane Jayet. Ces derniers optent de plus en plus pour des vacances thématiques, consacrés à la plongée ou la gastronomie, à la place du choix d’une destination particulière. Ils ont par ailleurs dû accepter des hausses de prix. La pandémie a renchéri certains postes des voyages. Par exemple, les guides coûtent plus cher car nombre d’entre eux ont dû se détourner de cette profession victime du Covid et n’y sont pas revenus. Dans certains pays les locations de voitures sont aussi plus onéreuses car les pièces détachées pour les entretenir manquent, détaille Stéphane Jayet.
Pour des raisons environnementales, la FSV s’oppose au tourisme de masse, qui fait pourtant son retour. Il représente 30% des quelque 14 milliards de francs de volume d’affaires de la branche, avance le vice-président. Une majorité (80%) des touristes se dit pourtant sensible aux conséquences de leur déplacement sur la planète, souligne Stéphane Jayet. Cependant, seuls «10% passent à l’acte en compensant leurs émissions de CO2», regrette-t-il. D’autant que le coût de cette compensation ne représente que «2 à 3%» du voyage, avance-t-il. La fédération «souhaiterait presque que cette taxe soit obligatoire», à condition que l’entier de son produit aille à la recherche et au développement d’innovation en faveur de l’environnement.
L’an prochain, l’aéroport de Genève changera de directeur, Gilles Rufenacht succédant après l’été à André Schneider. La présidence, occupée par Pierre Bernheim mais dont le mandat arrive à son terme, est aussi appelée à être renouvelée. Stéphane Jayet nourrit une attente particulière à l’égard de la nouvelle équipe: «Fluidifier le trafic», puisqu’à certains moments les compagnies aériennes demandent aux voyageurs d’arriver «plus de trois heures avant le vol».