L’invité: Benjamin Chandelier
Son entreprise: OC Sport Suisse
Sa fonction: Directeur général
Des milliers de coureurs pourront à nouveau participer cette année au marathon de Genève, les 14 et 15 mai. Après deux ans d’interruption en raison de la crise sanitaire, la manifestation revient, toujours organisée par une société du groupe français Télégramme, OC Sport Suisse. Son directeur général, Benjamin Chandelier, en détaille le modèle économique. Proche des 1,5 million de francs, le budget vient pour les deux-tiers des participants, le reste des sponsors. OC Sport gère aussi le triathlon de Genève ainsi que la Run mate, une course par équipe autour du Léman. Le groupe est par ailleurs connu pour organiser de grandes courses à la voile, comme la Route du rhum ou la Solitaire du Figaro.
Le marathon de Genève est désormais «à l’équilibre [financier]. Parce qu’on a eu une politique très claire depuis le début, [c’est-à-dire] chaque année faire monter en gamme l’événement», raconte le CEO.
OC Sport compte une quarantaine d'employés. Elle revient de loin. En août 2020, la société a procédé à une augmentation de capital de 1,5 million de francs. «Sans notre actionnaire majoritaire, le groupe Télégramme, un groupe de presse français, familial, cela aurait été très compliqué de passer 2020», se souvient Benjamin Chandelier. Et d’ajouter: «Tout était complètement à l’arrêt et on avait déjà engagé énormément, énormément de dépenses. Ce genre d’événement que ce soit un marathon, un triathlon, c’est un an de préparation. […] Tout ce que l’on a mis en place pour le marathon 2020, du jour au lendemain, a été mis à la poubelle.»
D’ici 2028, OC Sport compte atteindre la neutralité carbone. L’entreprise a recruté un responsable développement durable. Cette personne est chargée de faire le bilan des émissions de CO2 des événements organisés. Puis de les réduire, par exemple en encourageant les participants à y venir en train. «On s’est rendu compte que sur un triathlon 4% des participants représentaient 80% des émissions», relève Benjamin Chandelier. Sur un marathon, les élites vont peser lourd dans le bilan carbone. Un bilan qui doit aussi prendre en compte la dimension sociale, nuance le directeur. «Aujourd’hui, un athlète éthiopien ou kényan qui vient et gagne à Genève va nourrir sa famille entière pendant deux années», rappelle-t-il.