L’invitée: Isabelle Harsch
Sa fonction: Directrice
Son entreprise: Harsch
Après un redémarrage «très fort» en 2021 à la sortie de la pandémie, Harsch a connu en 2022 une année encore meilleure, explique Isabelle Harsch dans «Be to B». La directrice de l’entreprise spécialisée dans le déménagement a vu «son chiffre d’affaires dépasser les 25 millions de francs», contre un peu plus de 20 millions en 2019. Les effectifs ont aussi grandi, atteignant les 150 collaborateurs, contre 130 avant le Covid.
A la tête de l’entreprise familiale depuis 2015, Isabelle Harsch poursuit une croissance par acquisition en fonction «des opportunités», détaille-t-elle. Parfois, les discussions commencent par un simple e-mail que lui adresse un dirigeant qui cherche à transmettre son entreprise ou à prendre sa retraite. En 2016, Harsch reprenait ainsi Transdem, puis Cevey et Bovy en 2019. Une nouvelle acquisition «ne devrait pas tarder, aussi dans le canton de Vaud», annonce la CEO.
La reprise d’entreprises figure parmi les possibilités de développement sur un marché qui reste local. Au milieu des années 2010, Harsch a été «un peu bousculée» avec une perte de chiffre d’affaires provoquée par l’arrivée de concurrents étrangers attirés par les prix élevés pratiqués en Suisse, se rappelle la dirigeante. Sa société s’est concentrée sur la qualité des services qu’elle propose, et la concurrence a aussi compris que le marché suisse imposait des coûts de fonctionnement élevés, analyse-t-elle. Depuis, Harsch a retrouvé le chemin de la croissance, portée aussi par le transport d’œuvres d’art. Cette spécialité à l’origine de l’entreprise représente «à peu près 50%» de son chiffre d’affaires.
Harsch n’échappe pas au défi de la pénurie de main-d’œuvre. Pour rendre la profession de déménageur plus attrayante et moins pénible physiquement, la société a «fait des tests [avec des exosquelettes]. C’est peut-être l’avenir de notre métier», imagine Isabelle Harsch. La durabilité figure également au programme de l’entreprise qui gère une flotte d’une soixantaine de véhicules. Récemment, Harsch a acheté un camion qui carbure au biogaz. Cependant, les coûts restent élevés et l’infrastructure, notamment pour les propulsions à hydrogène testées actuellement par Migros ou Coop, fait défaut. «On sera ravi de suivre le mouvement» dès que ces problèmes seront réglés, promet Isabelle Harsch.