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Bernard Russi: «Si j’avais su, je n’aurais pas vendu l’entier de mes EMS»

Le groupe hôtelier romand Boas subit une perte de 35% de son chiffre d’affaires en 2020. Et il n’est désormais plus l’exploitant de l’hôtel Atrium proche de l’aéroport de Genève.

L'Atrium Airport Hotel avait été inauguré en février dernier. Situé dans le segment 4 étoiles, il compte 163 chambres et trois restaurants.
Nuno Acácio
L'Atrium Airport Hotel avait été inauguré en février dernier. Situé dans le segment 4 étoiles, il compte 163 chambres et trois restaurants.
21 janvier 2021, 19h10
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Le groupe hôtelier romand Boas a publié jeudi des résultats «catastrophiques» d’après son directeur général, Bernard Russi: l’année 2020 s’est achevée sur un chiffre d’affaires en baisse de 35% à 58,5 millions de francs, pour un taux d’occupation de 27%. «Nous avons perdu environ 3 millions de francs de chiffre d’affaires par mois», détaille le CEO et actionnaire de ce groupe qui exploite des hôtels urbains et de montagne, mais aussi des centres thermaux ainsi que l’aquarium-vivarium Aquatis à Lausanne. Autre conséquence de la crise sanitaire, la société a dû se séparer de 75 personnes sur les 700 qu’elle comptait.

Face à de telles pertes, Bernard Russi confie qu’il ait mené une réflexion pour savoir s’il fallait «entrer en procédure concordataire pour quelques sociétés du groupe afin d’avoir le temps de se réorganiser au niveau des finances et des créanciers». 

Bernard Russi, CEO et fondateur du groupe Boas.
Keystone
Bernard Russi, CEO et fondateur du groupe Boas.

L'Atrium, un "crève-coeur"

Preuve de ses difficultés , Boas n’assure plus aujourd’hui l’exploitation de l’hôtel Atrium à Genève, inauguré tout juste en février dernier. «Par son positionnement sur la clientèle d’affaires, cet hôtel était devenu un handicap dans le contexte actuel. Nous ne pouvons pas perdre 2 à 3 millions par année uniquement sur cet établissement», justifie Bernard Russi. Le directeur précise que le taux d’occupation de l’Atrium a même baissé jusqu’à 2% par moment . «C’est un crève-cœur, lâche-t-il. C’est un projet qui a duré huit ans, dans lequel nous avons participé à la décoration intérieure. Nous sommes vraiment très tristes de ne plus être l’exploitant. Mais nous n’avions pas le choix».

L’autre projet phare du groupe, Aquatis, a lui aussi souffert des effets de la pandémie. Le plus grand aquarium-vivarium d’eau douce d’Europe a subi une baisse de fréquentation de 16%, correspondant à un recul de 1,6 million de francs de revenus en 2020. «La crise nous a cependant permis de nous réorganiser, tempère Bernard Russi. (ndlr: Aquatis a revu son organisation générale cet été). «De plus, le groupe a réalisé des amortissements extraordinaires en investissant 20 millions de francs. De ce fait, Aquatis devrait être juste profitable d’ici trois à cinq ans», selon les calculs du patron de Boas.

Quant aux centres thermaux , ils ont enregistré une chute des ventes d’environ 40% en 2020 (billets d’entrée). Conséquence de cette diminution, la perte de chiffre d’affaires du thermalisme s’est élevée à environ 13 millions, mentionne l’entreprise. 

Des regrets pour les EMS

Il faut dire que l’entreprise joue gros. C’est à partir de 2016 que le groupe vaudois s’est réorienté sur l’hôtellerie, la restauration et le thermalisme en vendant l'entier de ses activités liées aux personnes âgées au groupe immobilier soleurois Swiss Prime Site. «Si j’avais su qu’en 2020 une pandémie nous aurait mis à genoux , je n’aurais peut-être pas vendu l’entier de mes EMS», se livre Bernard Russi.

Alors qu’il avait annoncé la création de l’entreprise Swiss Evolife, active dans l’exploitation de logements protégés en février dernier, le CEO annonce que le groupe Boas est sorti de cette nouvelle société.