Le 12 septembre 2020, Samuel Favre apprenti à l’école de métiers de la construction métallique gagne la médaille d’or du meilleur soudeur suisse. C’est la récompense de 15 ans d’effort vers l’excellence qui récompense aussi une école d’un nouveau type celle fondée en 2005 par CMA (Constructeurs Métalliques Associés), Morand Constructions, Pogin SA Métal et Sottas.
Lors des discussions entre ces quatre entreprises de la région de Bulle (FR) et face au manque d’ouvriers qualifiés en soudure métallique, il n’y avait pas d’autre choix que de créer leur propre école en profitant en même temps de créer une formation qui allie pratique et théorie dans un même lieu.
Apprendre est une vielle pratique et pourtant il n’y a pas deux temps dans l’apprentissage: le temps du savoir et du savoir-faire. Cette vision passéiste est erronée. On apprend par itération de savoir au savoir-faire et vice-versa. Depuis, cette structure de formation qui a pour mission première d’encadrer et de former les apprentis et apprenties au métier de constructeur ou constructrice métallique a volé de succès en succès. Les apprentis sont facilement engagés et gagnent des prix d’excellence.
Entretien avec Nadir Solenghi, Directeur général de Sottas et Patrice Magnin, formateur à l’école du métal*.
En quoi votre école est-elle spectaculaire?
Quatre facteurs nous distinguent des autres formations diplômantes (CFC):
- Pas scolaire, pas académique, totalement privée orientée vers une formation pratique/théorique au même endroit dans un même temps.
- Elle répond en temps réel aux besoins industriels, pas de temps mort, de palabre pour adapter les programmes.
- Les enseignants, les formateurs sont issus des entreprises fondatrices… Ils ont été choisis pour leur excellence, aucun autre critère n’est entré en considération (ni diplôme, ni ancienneté).
- Nous favorisons une formation agile. Le cadre de la formation CFC est respecté mais nous allons bien au-delà des recommandations fédérales. Nous sommes beaucoup plus technologiques, plus avancés que les autres centres suisses.
L’indicateur le plus important est le taux d’embauche après cette formation, qui est de 100%
Quel est le bilan? Comment définir le succès pour votre école?
Depuis deux ans nos apprentis gagnent le championnat suisse des métiers «swiss skills» dans leurs spécialités. C’est la meilleure preuve du succès de notre approche. C’est considérable comme reconnaissance. Cela montre en tout cas que notre école est parmi les meilleures du pays, cela est réjouissant pour tout le monde. Mais évidemment l’indicateur le plus important est le taux d’embauche après cette formation qui est lui de 100%.
Pourquoi ouvrir aujourd’hui une formation dans le domaine de dessinateur constructeur sur métal?
Le succès de notre première formation dans le domaine de la construction métal nous a poussé à élargir notre offre d’autant plus que le numérique transforme en profondeur nos métiers dans la construction métallique. Il était naturel d’offrir à nos jeunes des compétences élevées dans les nouvelles technologiques notamment dans les derniers logiciels de CAD. Nous tenons à rester à l’avant-garde technologique.
*Extrait du livre collectif: École 4.0, édition Georg, à paraître en septembre 2022.