Mise à mal par la pandémie, notre économie doit faire face à des vents contraires sur le terrain des urnes. Deux des quatre objets soumis au scrutin fédéral du 13 février prochain accréditent ce propos: la suppression du droit d’émission sur capital propre, ainsi que l'initiative «Oui à l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine». Ces textes, selon leur issue devant les urnes, entraîneront des répercussions considérables sur notre prospérité.
Le premier, soit la suppression du droit de timbre d’émission sur le capital propre, appelle un grand oui. Cette taxe absurde pénalise les entreprises qui investissent. Des chiffres récents émanant du Conseil fédéral montrent que plus de 2000 sociétés paient des droits d’émission, dont presque 90% sont des PME. Cette taxe frappe, à hauteur de 1%, tout capital nouvellement créé. En clair, l’investissement dans une firme se trouve amputé de ressources dont les entrepreneurs auraient bien besoin, en particulier dans le contexte de crise actuel. C’est précisément lorsque l’économie se trouve en récession que ce droit frappe le plus durement les entreprises, car une grande partie d’entre elles dépendent d’apports de capitaux pour survivre.
Selon des données fournies par l'administration fédérale, c'est pendant les années de crise que ce droit d’émission a privé les entreprises de telles ressources: 375 millions de francs en 2001, 365 millions en 2008 et 331 millions en 2009. La suppression de ce droit d’émission contribuerait donc à atténuer les conséquences économiques de l’épidémie de Covid-19, et constituerait clairement une opportunité de créer des places de travail et de contribuer ainsi à notre prospérité.
Ce texte met en danger la recherche, ainsi que la santé de notre population
Claudine Amstein
L'initiative qui vise à interdire l’expérimentation animale et humaine, mais aussi à bannir l’importation et le commerce de tous les produits faisant l’objet de telles pratiques, constitue une menace pour la recherche. Elle fait craindre l'exil d'instituts et d'entreprises spécialisés, avec des pertes d’emploi à la clé. Au-delà de l'émotion que le sort des animaux de laboratoire suscite, force est d'admettre que la recherche médicale, en recourant à ces expériences, a permis de doubler l'espérance de vie humaine en un siècle. Elle a également permis de mettre au point rapidement des vaccins contre le Covid et de réfléchir à des nouveaux médicaments en cette période de pandémie. Voulons-nous réellement nous priver de ces avancées décisives pour l'humanité?
La Suisse connaît une législation restrictive dans le domaine de l'expérimentation animale. Les chercheurs sont ainsi tenus de réduire au minimum les expériences et d’utiliser des méthodes alternatives lorsque cela est possible. Ces pratiques ne sont menées que si elles sont indispensables et irremplaçables pour des raisons scientifiques, éthiques et réglementaires.
Ce texte, qui met en danger la recherche, ainsi que la santé de notre population, doit être rejeté. C'est ce que je ferai avec détermination le 13 février prochain.