Le peuple suisse s’est prononcé dimanche. Le camp bourgeois sort renforcé de ces élections fédérales. Cette progression masque toutefois des différences selon les partis. En effet, si au National, l’UDC (+9), le MCG (+2) et Le Centre ont progressé (+3), le PLR a lui stagné (-1) tandis que les Vert’libéraux se sont nettement affaiblis (-6). A gauche les Verts perdent sensiblement du terrain tandis que le PS progresse.
Ces résultats sont certes encourageants, mais ils traduisent également un certain malaise de la population. En effet, à l’exception du Centre, les partis qui ont le plus progressé sont tous des partis qui ont mis en avant leur volonté de lutter contre la perte du pouvoir d’achat qui préoccupe la population.
Le pouvoir d’achat ne sera toutefois pas le seul thème important qui attend le nouveau Parlement. Du côté de l’économie et des entreprises, les parlementaires sont attendus au tournant sur différents dossiers parmi lesquels:
Garantir notre approvisionnement énergétique: l’énergie est le moteur de notre société moderne et interconnectée. Si elle venait à manquer, les conséquences seraient très problématiques tant pour les entreprises que pour l’ensemble de la population. Pour atteindre ses objectifs climatiques, la Suisse devra forcément augmenter sa consommation d’électricité. La meilleure formule pour y parvenir sera de combiner l’utilisation d’énergies locales, l’innovation et l’ouverture technologique, ainsi qu’un accès assuré aux marchés énergétiques européens et internationaux. Les échanges d’énergie avec les pays voisins renforcent la sécurité d’approvisionnement de notre pays et de toute l’Europe, en particulier durant l’hiver. Sécuriser nos échanges de gaz et d’électricité avec l’Europe est donc capital.
Afin de pouvoir continuer de rester performantes les PME et entreprises suisses ont besoin des meilleures conditions d’accès possibles aux marchés étrangers
Basile Dacorogna
Stabiliser la relation avec avec l’Union européenne (UE), de loin notre principal partenaire commercial, mais également développer et diversifier nos relations de politique étrangère. Les accords bilatéraux avec l’UE sont d’une très haute importance pour l’économie suisse; ils doivent donc être préservés. Afin de pouvoir continuer de rester performantes, les PME et les entreprises suisses ont besoin des meilleures conditions d’accès possibles aux marchés étrangers. Pour ce faire, la conclusion de nouveaux accords commerciaux reste très importante pour la Suisse.
Parmi les trois autres défis qui attendent les parlementaires, nous pouvons encore citer la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, la prévoyance vieillesse ou encore l’importance de maîtriser les finances fédérales. Le frein à l’endettement devra jouer son rôle, à savoir poser les limites entre ce qui est souhaitable et réalisable en incitant le monde politique à choisir ses priorités.
Ces différents défis montrent qu’un certain nombre de réformes s’imposent en Suisse. Il appartient au nouveau Parlement de s’y atteler. L’objectif principal de la législature doit être que la Suisse retrouve sa capacité, parfois lente mais globalement fiable, à résoudre les problèmes. L’économie est toujours prête à y contribuer.
