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Pourquoi l’économie doit sortir de son habituelle réserve

La population gagnerait à mieux connaître l’importance des entreprises, en particulier en année d’élections fédérales. Par Basile Dacorogna

«En 2019, les questions économiques n’avaient joué qu’un faible rôle. Dans un sondage de la SSR [...], à peine 7% des électrices et électeurs interrogés avaient indiqué que l’économie ou la compétitivité de la Suisse avaient compté dans leurs choix.»
KEYSTONE
«En 2019, les questions économiques n’avaient joué qu’un faible rôle. Dans un sondage de la SSR [...], à peine 7% des électrices et électeurs interrogés avaient indiqué que l’économie ou la compétitivité de la Suisse avaient compté dans leurs choix.»
Basile Dacorogna
Economiesuisse - Responsable de projets Concurrence et réglementation
29 août 2023, 19h00
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L’importance de l’attachement partisan lors des élections et votations tend à diminuer. Le choix du vote se fait désormais de plus en plus selon les sujets considérés comme les plus importants par les électrices et les électeurs. Ces derniers vont ensuite, dans la plupart des cas, voter pour le parti perçu comme le plus compétent pour s’occuper de ces sujets.

Différentes études montrent que plus un parti arrive à convaincre qu’il est compétent sur un thème donné, plus ce parti peut s’attendre à gagner des voix (par exemple Adrien Petitpas et Pascal Sciarini, 2018). Cette tendance est désignée dans la littérature sous le terme «issue ownership» ou vote selon la possession de l’enjeu.

Lors des dernières élections fédérales en 2019, le thème du changement climatique était de loin celui qui préoccupait le plus la population. Le succès des Verts et des Vert’libéraux lors de ces élections a donc été, au moins en partie, expliqué par la théorie du vote sur les enjeux (par exemple Lionel Marquis et Anke Tresch, 2022), ces deux partis étant perçus comme les plus compétents pour s’occuper de la question environnementale.

En 2019, les questions économiques n’avaient joué qu’un faible rôle. En effet, dans un sondage de la SSR réalisé il y a quatre ans en vue des élections, à peine 7% des électrices et électeurs interrogés avaient indiqué que l’économie ou la compétitivité de la Suisse avaient compté dans leurs choix.

Pour une large part de la population la bonne santé économique de notre pays va de soi

Basile Dacorogna

Ce résultat laisse songeur et semble indiquer que pour une large part de la population, la bonne santé économique de notre pays va de soi. Certes, malgré le Covid ou encore les incertitudes liées à la guerre en Ukraine, la Suisse s’en sort, une nouvelle fois, remarquablement bien. Toutefois, dans un contexte international de plus en plus tendu et marqué notamment par le retour de l’inflation, un risque de pénurie d’énergie ou encore un manque de nombreux spécialistes, il serait dangereux de se bercer d’illusions et de ne pas se soucier des différentes problématiques qui touchent nos entreprises et notre économie.

Les entreprises créent des emplois et des places d’apprentissages pour nos jeunes, stimulent l’innovation et financent aussi une part importante des services publics avec leurs impôts. Une économie florissante est également la meilleure garantie pour assurer le financement de nos institutions sociales ou encore notre sécurité alimentaire et énergétique.

Il est donc important que la population puisse connaître et reconnaître l’importance sociale de l’économie et de l’agriculture. C’est précisément ce à quoi s’engage Economiesuisse avec la campagne Perspective suisse menée en collaboration avec l’Union suisse des arts et métiers, l’Union patronale suisse et l’Union suisse des paysans. En cette rentrée politique et à la veille de cet automne électoral, il importe maintenant aux différents acteurs économiques de sortir de leur habituelle retenue et de soutenir l’économie de manière audible et visible.