En été, l’actualité politique est légèrement plus tranquille. Ce qui donne l’occasion de s’attarder sur des informations auxquelles on n’aurait pas prêté vraiment attention à un autre moment. Ainsi a-t-on appris la semaine passée que le gouvernement français envisageait d’introduire en octobre un «bonus» de réparation pour les textiles.
Cette mesure vise à inciter les consommateurs à faire rapiécer vêtements ou chaussures plutôt que d’en racheter des neufs. Il est prévu que les aides s’étagent entre 6 euros (pour refaire une couture d’un vêtement non doublé) à 25 euros (pour ressemeler complètement une paire de chaussures) en passant par 8 à 15 euros (pour réparer une fermeture éclair). Ces montants pourront être directement déduits de la facture de l’artisan, pourvu qu’il se soit enregistré dans un label agréé par l’Etat.
L’Etat français escompte ainsi non seulement réduire le gaspillage textile (une réalité), mais encore soutenir le maintien ou la création potentielle d’emplois dans le domaine de la réparation, et bien entendu se rendre utile financièrement auprès de ses citoyens.
L’Etat français tente par tous les moyens de se rendre indispensable auprès de ses citoyens
Vincent Simon
Pour en savoir plus sur ce bonus, j’avais naïvement procédé à une recherche sur internet avec les termes «bonus» et «réparation». Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que nos voisins connaissent déjà un bonus réparation pour les appareils électriques et électroniques. Son montant entre 10 et 45 euros et s’applique à plusieurs dizaines de produits, dont les smartphones, ordinateurs, téléviseurs et lave-linge.
Sans vouloir remettre en cause les objectifs d’économie circulaire et de lutte contre le gaspillage, qui me paraissent légitimes, je constate que l’Etat français tente par tous les moyens de se rendre indispensable auprès de ses citoyens. Les déclarations de la responsable gouvernementale à cet égard sont explicites, elle qui explique que «les consommateurs pourront être accompagnés dans la réparation de leurs vêtements et chaussures». Ces béquilles sont multiples d’ailleurs, l’Etat français offrant nombre «chèques» divers, que ce soit pour l’énergie, le matériel scolaire et j’en passe.
On a donc à faire avec un Etat «nounou», qui offre des (parfois menus) services financiers, en contrepartie d’impôts et de prélèvements sociaux lourds et d’un endettement très élevé. En d’autres termes, un Etat qui ne veut rien lâcher de ses revenus, mais qui veut et doit tout de même «accompagner» les citoyens dans leur vie de tous les jours.
Ce qui me ramène à notre pays, où les élections fédérales approchent à grand pas. J’exprime le souhait que soient élus des politiciens sachant maintenir un Etat «svelte», des finances saines et que l’on ne tombe pas dans le travers voulant que l’Etat dépense toujours plus pour nous assister. Et dans le cas contraire, je suis partant pour un bonus «coiffeur».