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Sky is the limit! La planète aussi. Que peut la finance?

L’économie consomme davantage de «services» issu de la biosphère qu’elle est capable d’en régénérer. Une redéfinition du fonctionnement de la production et de son mode de financement s’impose. Par Olivier Ferrari

«Nous retrouvons la perte de biodiversité qui, si elle est visible sur terre, est tout aussi modifiée dans les mers et les océans.»
KEYSTONE
«Nous retrouvons la perte de biodiversité qui, si elle est visible sur terre, est tout aussi modifiée dans les mers et les océans.»
Olivier Ferrari
Fondateur - Coninco
02 octobre 2023, 15h00
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La quadrature du cercle à résoudre implique de redéfinir la notion de croissance, et son corollaire de retour sur investissement, de rediriger directement des moyens financiers dans une économie résiliente et holistique, de retrouver le temps long dans les modèles de financement du développement, respectivement transition économique.

Le zéro risque actuel est incompatible avec le climat

Dans les politiques d’investissement de toutes stratégies définies et produits liés, on peut retrouver les notions suivantes sur les objectifs que doivent définir les investisseurs pour la gestion de leurs biens, soit préserver la fortune et/ou faire croître graduellement la fortune et/ou atteindre un rendement élevé. Ces mêmes investisseurs doivent définir un horizon d’investissement, soit à court terme (moins de trois ans), moyen terme (de trois à dix ans) ou long terme (plus de dix ans).

Dans le cadre d’une gestion «durable», «d’impact», nous avons des antagonismes entre les objectifs et l’horizon d’investissement! Usuellement le client souhaite, et s’attend, à ne pas avoir de pertes sur son investissement. Or le simple acte d’investir conduit à ce que si la période d’initialisation d’une politique de gestion peut induire immanquablement à des pertes «latentes» conjoncturelles, le zéro risque n’existe pas.

La durabilité, une composante à multiples facteurs

Le changement climatique, ou impact CO2, n’est que la pointe de l’iceberg. L’affectation des sols par les déforestations et les épandages chimiques en modifient leur capacité d’absorber ce même CO2. Le cycle de l’eau douce est en partie modifié par une utilisation intensive pour l’agriculture. De même, cette eau est polluée par les résidus chimiques non absorbés par les plantations. Ce même CO2 conduit à une acidification des océans qui n’est pas sans conséquence sur le vivant.

En lien au vivant, nous retrouvons la perte de biodiversité qui, si elle est visible sur terre, est tout aussi modifiée dans les mers et les océans, entre autres. Les productions de la pétrochimie influent tant par les pollutions qu’elles créent, que par les concentrations de toutes natures de gaz dans l’atmosphère. Nous sommes dès lors dans des intrications complexes interconnectées.

Sortir d’une gestion indicielle «commerciale»

Dans ce contexte, la finance doit retrouver le temps long. On ne crée pas une «nouvelle» économie en trois mois! Elle doit reprendre des risques à court et moyen termes car on ne peut garantir un capital sur un horizon de temps court. Elle doit canaliser les moyens financiers dans la rénovation, reconstruction et l’entretien d’un espace fini. Elle doit transformer une économie linéaire en économie circulaire. Elle doit sortir d’une gestion indicielle «commerciale» pour un réel impact environnemental, social et économique durable qui générera de nouveaux rendements financiers à moyen et long terme.