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Siams: la machine fait sens

Que se passe-t-il donc vraiment dans ce que l’on appelle la 4e révolution industrielle pour que son impact puisse un jour me concerner? Par Xavier Comtesse

"Une machine demeure une machine et sa productivité comme sa précision restent au cœur des métiers industriels mais il faut jeter un regard plus vaste sur notre siècle pour comprendre l’enjeu clé de l’évolution cognitive de la machine vers l’acquisition de sens."
Keystone
"Une machine demeure une machine et sa productivité comme sa précision restent au cœur des métiers industriels mais il faut jeter un regard plus vaste sur notre siècle pour comprendre l’enjeu clé de l’évolution cognitive de la machine vers l’acquisition de sens."
Xavier Comtesse
Manufacture Thinking - Mathématicien et président
04 avril 2022, 14h35
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Le salon de la microtechnique se tient dès ce mardi à Moutier après 4 ans d’absence (pandémie oblige). C’est l’occasion de faire le point sur l’évolution d’un secteur industriel de pointe qui devrait faire la fierté de toute la Suisse. Evidemment c’est le monde de l’industrie et pas celui des start-up. C’est moins «médiatique». Et pourtant l’industrie vit une nouvelle révolution et cela va concerner tout le monde un jour ou l’autre.

Mais que se passe-t-il donc vraiment dans ce que l’on appelle la 4e révolution industrielle pour que son impact puisse un jour me concerner?

Pour l’essentiel, on donne, petit à petit, des sens aux machines à savoir: la vue, le toucher, l’ouïe, etc.

Comment est-ce possible?

Faisons, d’abord, pour mieux comprendre l’actualité un court détour par l’histoire. La première révolution industrielle est marquée par l’arrivée de la «machine à vapeur» qui distribue la «force» notamment dans les transports (chemin de fer) mais aussi dans les ateliers (remplacement de la force humaine). La seconde par la «machine-outil» qui transmet les outils de la main de l’homme à la machine. La troisième révolution: programme la machine. On appelle cela la «machine à commande numérique» et qui donne naissance entre autres aux robots. La quatrième étant celle du «machine learning» à savoir de l’intelligence artificielle (IA). D’une révolution à l’autre on voit que la machine s’empare de capacités qui, jusqu’alors, étaient le propre des organismes vivants.

C’est donc bien de cela dont on parle: la transformation des machines vers plus de sens.

Une nouvelle société naît devant nos yeux

Xavier Comtesse

Bien sûr, cela avance par étapes mais les nouveaux centres d’usinage intègrent déjà des fonctionnalités d’aide spécifiques au numérique: comme dans le nouveau centre d’usinage 408MTS de Willemin Macodel (commande numérique sur base PC capable de réaliser des boucles de régulation beaucoup plus rapidement que classiquement) ou chez Cognex (Vidi) qui développe la vision industrielle par l’IA ou encore chez Bobst où l’on a intégré la «maintenance prédictive» sans parler de Visium qui développe pour ses clients industriels la maintenance par l’ouïe ou la Robotique/Cobotique chez ABB qui construit des machines collaboratives. Bref, l’IA ou plutôt le «machine learning» est partout présent, permettant ainsi de voir, d’entendre, de toucher ou de sentir (comme chez Firmenich). On pourrait citer d’autres exemples industriels mais restons-en là pour se poser la véritable question: où va la machine?

Une machine demeure une machine et sa productivité comme sa précision restent au cœur des métiers industriels mais il faut jeter un regard plus vaste sur notre siècle pour comprendre l’enjeu clé de l’évolution cognitive de la machine vers l’acquisition de sens. C’est historique. Une nouvelle société naît devant nos yeux. Mais tout le monde au presque regarde ailleurs. C’est pourquoi ni la philosophie, ni le politique et encore moins la sociologie n’ont pris la mesure des nouvelles performances de la machine qui aujourd’hui est de voir, entendre et communiquer.