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Retard à la case départ

Ce que les retards des travaux de la gare de Lausanne impliquent. Et ce n'est pas l'immobilisme. Par Philippe Miauton

La nouvelle inauguration de la gare de Lausanne est prévue en 2037. Une éternité!
KEYSTONE
La nouvelle inauguration de la gare de Lausanne est prévue en 2037. Une éternité!
Philippe Miauton
Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI) - Directeur
03 avril 2023, 14h00
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La bouche en cœur: début des travaux de la gare de Lausanne en 2021. Inauguration du métro m3 en 2031. Patatras! En octobre de l’année dernière, les CFF annonçaient des retards de quelques mois. Premiers émois. Rebelote il y a quelques semaines. Cette fois, ce sont quatre à cinq ans de délai supplémentaire qui sont calculés. Nouvelle inauguration prévue: 2037. Une éternité! Les raisons invoquées relèvent de la sécurité et de la statique de l’objet. Conflit d’experts surtout, sans que les entités fautives de ce report soient clairement identifiées.

La gare de Lausanne n’est pas uniquement un hub vaudois, conçu pour les Lausannois et les Vaudois. L’allongement et le développement des quais doivent permettre d’absorber l’augmentation du nombre de voyageurs de l’ensemble du réseau romand déjà saturé et lent.

Aujourd’hui, l’ensemble du bon développement de l’Arc lémanique est presque à l’arrêt avec cette annonce. Alors que le million d’habitants pointe son nez à l’horizon dans le canton, que notre région se révèle être le véritable poumon économique du pays, les infrastructures, elles, ne suivent pas.

Il y a comme une impression de déjà-vu. Rappelez-vous rail 2000, le dossier de la troisième voie ou la cadence des trains. Peu ou prou, ces dossiers sous l’angle lémanique ont toujours souffert de passer sous la pile des priorités de la Confédération. La faute, en son temps, à un trop faible lobbying sous la Coupole bernoise, ou par manque de budget. Mais aujourd’hui que nous nous sommes investis, que les budgets sont alloués et que nous figurons dans les priorités des plans fédéraux, d’autres excuses sont alléguées. Au train où vont les choses – c’est le cas de le dire –, il va malheureusement falloir prendre notre mal en patience.

En marge de la transformation de la gare, les métros m2 et m3 pourraient démarrer rapidement.

Philippe Miauton

Après ce coup de massue, il faut pourtant reprendre notre destin en main. Car en marge de la transformation de la gare, les métros m2 et m3 pourraient démarrer rapidement. Le premier, après avoir transformé et dopé l’activité de toute la ville, est aujourd’hui saturé aux heures de pointe. Le m3, lui, doit permettre d’offrir le même développement à l’autre moitié de Lausanne.

Jusqu’à aujourd’hui, les agendas de ces deux métros étaient liés à celui de la gare. Il convient aujourd’hui d’inverser le processus et que ce soit la gare qui soit adaptée sur la construction de ces nouveaux ouvrages du m2 et m3. C’est ce que demande le Grand Conseil vaudois par le biais d’interpellations et d’un postulat. La Suisse romande, dans son ensemble, doit surtout prendre conscience que les projets majeurs de sa mobilité future doivent s’échafauder dès maintenant si notre région ne veut pas rester à quai définitivement.